Caroline..., à la manière de Raymond Queneau

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    En 1947, Raymond Queneau a écrit "Exercices de style". C'est un livre où il raconte 99 fois la même histoire, mais de façons différentes : style télégraphique, pédant, vulgaire, en vers, avec des répétitions etc...etc...
    A sa manière, nous pouvons écrire dans différents styles et même en élargissant son idée de départ, dans différentes versions, un petit texte : Caroline.


    Texte de base : Caroline !


    Ce matin-là, Caroline sortit de la maison, son sac en toile sur l'épaule et prit son vélo posé contre le petit mur.
    Elle portait un bermuda gris et un tee-shirt mauve.
    Elle prit la direction du centre-ville en pédalant tranquillement. Il faisait beau avec juste un peu de vent pour que cette journée de juin soit agréable.
    Soudain, elle dut faire une embardée, car la voiture venant de sa gauche semblait lui refuser la priorité. Elle râla contre l'automobiliste et tourna dans la Grand'Rue.
    Arrivée sur la place du village, elle gara son vélo contre l'abri- bus pour aller acheter le journal et des cartes postales. Puis, elle entra dans la boulangerie pour prendre une baguette et un croissant et s'installa ensuite à une petite table, à la terrasse du café de la Poste. Elle commanda un café crème et chercha dans son sac un stylo, pour écrire son courrier :

    Chère Marie-Laure,

    je t'envoie une petite carte de Clochemerle- les- Epis où je suis venue passer une semaine de vacances. Cet après-midi, je ferai la balade en forêt jusqu'à la cascade.
    Je t'enverrai des photos
    A bientôt
    Caroline.
    misslou
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    Variante 1 - Mondaine !

    Caro sortit de son cottage, son sac Hermès sur l'épaule, tu sais le tout nouveau en cuir grainé, trop chou et elle prit sa bicyclette hollandaise ramenée d'un séjour à Amsterdam, trop top ce week-end là, tu te rappelles ?
    Elle portait un pantacourt gris-perle, avec une petite ceinture assortie, oh celle-là je l'ai eu pour trois fois rien à Monoprix, elle est bien non ? et un petit haut en organza de soie violine de chez Paco Rabanne, une petite merveille !
    Elle allait faire du shopping et pédaler un peu serait hyper- bien pour sa ligne.
    Il ne faisait pas trop chaud et une brise légère dispersait son nouveau parfum Guerlain... trop bien Guerlain !
    Une espèce de vieille bagnole voulut lui refuser la priorité, mais elle lui donna un coup de talon de ses sandales Balenciaga et tout en l'injuriant, et la priorité, mais c'est pas vrai, quoi !, tourna dans la Grand'Rue.
    Elle posa sa bicyclette et après s'être recoiffée dans le reflet de la vitrine, elle acheta Elle, Vogue, oh, le numéro spécial Make up, trop classe, quelques magazines de mode et deux cartes postales.
    Puis à la boulangerie, elle choisit un assortiment de macarons, quelques petits- fours et des choux à la crème et s'installa ensuite, à la terrasse du Beach'Bar.
    Elle commanda un Margherita et chercha sa lime, car elle venait, oh vraiment c'est pas de chance !, de se casser un ongle.
    Ensuite, elle sortit de son étui, son stylo or Dior, j'adore... et écrivit son courrier :

    Marie-Lou chérie,
    Tu ne devineras jamais d'où je t'écris !! J'ai fait un saut à St Trop' pour deux jours !! Georges organise un cocktail sur son yacht, ce soir, c'est sublissime !!
    Je te raconterai
    Kiss
    Caro
    misslou
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    Variante 2 : Prudente...

    Ce matin-là, Caroline sortit de la maison avec son sac à dos, son casque de cycliste, ses lunettes de soleil, son foulard car il y avait un peu de vent et elle prit son vélo, après avoir défait l'antivol.
    Elle portait un pantalon gris (elle mit ses pinces à vélo pour ne pas le salir avec la chaîne) et un tee-shirt mauve. Autour de sa taille, elle avait noué par les manches un petit gilet pour s'il faisait un peu trop frais.
    Elle prit la direction du centre-ville et roula sur les trottoirs dès que cela était possible. Il faisait beau, elle avait bien fait de mettre sa crème solaire, en cette matinée de juin.

    Soudain, elle fit une embardée car la voiture venant de sa gauche semblait lui refuser la priorité. Elle fit un tel écart, qu'elle se retrouva sur le trottoir. Heureusement, aucun piéton à l'horizon ! Choquée, elle poursuivit son chemin à pied en tenant son vélo à côté d'elle.
    Arrivée sur la place du village, elle le posa contre l'abri-bus et remit son antivol. Elle garda la clé dans sa poche, rassurée de savoir qu'elle avait un double dans son sac, au cas où...
    Elle acheta le journal, surtout pour avoir la météo et l'horoscope du jour et deux cartes postales. A la boulangerie, elle prit deux baguettes, pour être sûre qu'il y aurait assez de pain d'ici demain.
    Elle repartit aussitôt. Elle écrirait ses cartes à la maison, pour être sûre de ne pas faire d'erreur dans l'adresse de Marie-Laure.
    Elle rangea le journal, les cartes et le pain dans son sac à dos, en faisant attention de bien le fermer. Et vite, Caroline se dépêcha de rentrer.
    misslou
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    Variante 3 : zoologique !

    Ce matin-là, au chant du coq, Caroline sortit avec son boa et son sac en croco, pour prendre son vélo jaune-canari et aller au centre-ville de Clochemerle.
    Elle portait son bermuda gris-souris et son tee-shirt taupe. Il y avait un beau ciel bleu avec juste quelques moutons, c'était une chouette journée ! Gaie comme un pinson, elle sifflotait comme un merle en pédalant.
    Après le dos-d'âne, elle fut ralentie par une Fiat Panda qui roulait comme un escargot et arrivée au carrefour, une Jaguar arriva sur sa gauche. Le chauffeur, fier comme un paon et malin comme un singe, avait tenté de lui prendre la priorité. Ce rusé renard l'injuriait, à présent, la traitant de tous les noms d'oiseaux.
    Ayant retrouvé son équilibre, après une grande embardée, Caroline le regarda de ses yeux de lynx et lui cria ;
    - Recule, tête de mule !
    Médusé, il la regarda la bouche ouverte comme un poisson hors de l'eau...
    - Espèce de vieux chameau !
    Cette ultime insulte fit mouche et le gars resta muet comme une carpe, tandis qu'elle tournait dans la Grand'Rue.
    Elle acheta un canard et deux cartes. puis entra dans la boulangerie. La vendeuse n'était pas très jolie, elle avait un bec de lièvre. Pourtant le client devant elle, excité comme une puce, lui faisait des yeux de merlan-frit ! Caroline acheta un batard, des sucettes "la pie qui chante", une tablette de chocolat "Poulain", des ours en chocolat et puis un hot-dog, car elle avait une faim de loup !
    Elle s'installa ensuite sur la terrasse de l'Auberge du Cheval blanc et lézardant au soleil, sirota un perroquet. Elle attendait Marie-Laure.
    Deux hommes se disputaient sur la Place du village. L'un, jaloux comme un tigre, mauvais comme une teigne, toutes griffes dehors, aboyait sur l'autre, fermé comme une huître, au regard de chien battu...
    Finalement, Marie-Laure lui avait posé un lapin ! Ce n'est pas bien grave se dit Caroline, il n'y a pas de quoi fouetter un chat et elle décida de lui écrire un poulet :

    Mon pauvre poussin,
    ne t'en fais pas...je sais que tu devais passer à Lyon. On se verra demain ... sûrement qu'il fera encor' beau pour faire
    un barbecue, côtes de porc, escalopes de veau, cuisses de volailles ...
    A demain
    Caroline

    nota : un poulet , c'est un message, ça viendrait de billet devenu poulet ou bien de la façon de plier le message.... 50 animaux dans ce texte ! on peut aussi imaginer une version fruitée pour compter les fruits ! et une version en alexandrins, pour compter les pieds ! ...
    misslou
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    Variante 4 : comptine en Ô !

    Caroline a un vélo
    Caroline a un vélo
    Un matin où il fait beau
    Elle va acheter des gâteaux

    Mais voilà que surgit l'auto
    Elle est tombée dans l'caniveau
    Heureusement pas de bobo
    Caroline a eu chaud !

    Caroline a un vélo
    Caroline a un vélo
    Un matin où il fait beau
    Elle va acheter des gâteaux

    Et puis avec son beau stylo
    Elle a écrit un petit mot
    Elle a acheté des journaux
    Et mangé tous les gâteaux !

    Un p'tit échauffement avant d'attaquer les alexandrins...
    misslou
  • Écrivons un livre - La Team
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    Je n'ai pas pu m'en empêcher... la tentation était trop grande ! Voici donc ma version :

    À tierce, Dame Clotilde sortit de son logis, prit son escarcelle, moins lourde que la besace, et posa sur le dos de son destrier, selle, croupière et harnais.

    Elle portait à cet effet sa gonelle qui ne lui couvrait que la tête et les épaules ce qui rendait plus aisée sa promenade de campagne. Elle partit chevauchant vers la bourgade la plus proche. Le temps était clément pour composer de jolis lais ou pour des rencontres gentes et courtoises.

    Céant, son cheval se cambra devant un cherche-noise qui lui coupa l’herbe et courut à bride abattue sans demander son reste.

    « Pleutre ! Rompre en visière et prendre fuite ! ». Lui meugla notre Dame Clotilde pensant que les temps changeaient bien en pis.

    Arrivée rue des Lombards, elle confia son cheval et partit voir l’écrivain public afin qu’il note pour elle un pli adressé à sa soeur Marie-Thérèse. Le parchemin achevé elle paya son dû au messager et voulut acheter son pain pour le tranchoir du soir.

    Chemin faisant, elle se souvenait des mots qu’elle dicta :

    Sœur Marie-Thérèse de la prévoyance,

    Ma mie, vous me manquoit fortement. Père et Mère s’accordent à ma voix afin de vous assurer de notre inclinaison à votre souhait de prendre le voile.

    Nous joignons nos mains et prions Dieu qu’il vous ait en sa sainte garde. Faites-nous savoir de vos nouvelles.

    Comme par plusieurs fois lorsque nous étions enfants, je vous embrasse, est-ce encore de bon droit ?

    Vous n’êtes plus que ma sœur, mais également celles de la prévoyance et de toutes les âmes de ce monde.

    À bientôt, de vous lire.

    Dame Clotilde que vous laissez bien esseulée, mais vous assure de son dévouement.
    Écrivons un livre - La Team
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    • misslou
    Ecrire avec nous, c'est un beau cadeau qui me fait, qui nous fait très plaisir ! Cette magnifique version ne pouvait venir que de notre Marie-Laure, auteure de Malleus, qui maîtrise si bien la langue et les tournures du moyen-âge. Merci.
    misslou
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    ...sans transition, "le choc des époques"!

    Variante 6 : Rap !

    Caro sur son vélo
    Suivait bien le tempo
    Caro aimait M.C
    M.C aimait Caro

    Je suis l'as de trèfle qui pique ton cœur,
    Je suis l'as de trèfle qui pique ton cœur,
    Caroline...

    Auto contre vélo
    Caroline est K.O
    C'est la une des journaux
    Le rap vire au mélo

    Je suis l'as de trèfle qui pique ton cœur
    Je suis l'as de trèfle qui pique ton cœur
    Caroline.

    J'espère que M.C Solar ne m'en voudra pas,
    de lui avoir, en partie, emprunté ses mots ...
    misslou
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    Variante 7 : Acte III, scène 4 !

    Dame Dupain, Caroline
    La scène se passe autour de l'unique four à pain de Clochemerle, sur la place du village...

    Dame Dupain

    Vous voilà ! Que j'ai plaisir à vous voir, toujours
    J'ai commencé et j'ai allumé notre four
    De ces fagots que nous avions fait l'autre jour.
    Venez que je vous vois : vous avez bonne mine
    Mais je vous sens toute secouée, Caroline...

    Caroline

    Pour sûr, Dame Dupain, c'est que je viens du bourg
    Et sitôt avais-je quitté le carrefour
    Qu'un lourd attelage a failli me renverser !
    Qu'ils tiennent leurs chevaux ! Peste des charretiers !
    Par chance, mes pains ne sont pas endommagés.

    Dame Dupain


    Remettez-vous ! et posez-les avec les miens .
    Le four sera bientôt chaud et tout cuira bien.

    Caroline


    Pourrais-je, ma chère, m'absenter un moment ?
    Porter à l'aubergiste, j'en ai fait serment,
    D'un jeune auteur, le gros manuscrit que voici.

    Dame Dupain, curieuse et parlant plus bas


    Et savez-vous ce qu'en ces pages, il est écrit ?

    Caroline


    Un récit d'un genre nouveau : une comédie !
    Jean-Baptiste est son nom, il cherche protectrice
    Le théâtre est sa vie, mais il commence à peine
    Il lui faut des appuis et trouver un mécène.
    Une dame prendra ce texte vers midi.

    Dame Dupain, toujours curieuse


    Et qui est cette dame ?

    Caroline


    C'est une admiratrice...


    Dame Dupain


    Mais encore ?

    Caroline


    ...son nom, dit-on, est Marie-Laure !

    Dame Dupain


    Je la connais, je crois, elle a un cœur en or.

    Caroline


    Oui, c'est bien elle. Mais quelle est donc cette odeur ?

    Dame Dupain, criant et levant les bras au ciel


    Pardieu ! C'est notre pain et il est cuit à cœur !

    .Les alexandrins, c'est fait ! pour la version fruitée, pas tout de suite, sauf si un de vous est inspiré, je vais chercher une autre idée....
    misslou
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    Variante 8 : scolaire.

    Sortez votre cahier de problèmes !

    Ex 8 page 23... et lisez bien l'énoncé ...

    "Caroline part de sa maison à vélo et remonte la rue de Clochemerle, tandis que la camionnette de la Poste, venant du parking de la mairie, remonte la Grand' Rue.
    Sachant que le vélo de Caroline roule à 6 km/h, que la camionnette roule à 60 km/h et que la collision entre les deux véhicules a eu lieu à 9 heures 42 minutes,
    et sachant que Caroline doit parcourir 1,5 kilomètre jusqu'au carrefour fatal et que la camionnette doit parcourir 8 kilomètres pour atteindre le dit carrefour,
    à quelle heure la camionnette de la Poste a-t-elle quitté le parking de la mairie ? "

    Bon courage!
    misslou
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    Variante 9 : version Disney !

    Il était une fois, dans la ravissante petite ville de Clochemerle, une maison rose et bleue entourée d'un joli jardin.
    C'est là que vivait Princesse Caroline avec ses amis les petits chats, les gentils lapins, les cent un dalmatiens, les oiseaux et les grenouilles. Blanche-neige lui faisait son ménage, la Fée Clochette gérait la porte d'entrée et elle venait d'embaucher un nouveau chauffeur : Aladin.
    Ce matin-là, elle sortit de sa maison vêtue d'une grande robe mauve, d'une cape grise et d'un diadème posé sur sa longue chevelure dorée. Le ciel était traversé d'un magnifique arc-en-ciel multicolore saupoudré de paillettes nacrées. Alors, elle fit trois vœux : aller s'acheter un miroir magique à la boutique Disney, rencontrer le Prince Charmant et gagner deux places pour Disney Land Paris.
    Aladin lui promit de réaliser son premier souhait :
    - "En deux temps, trois mouvements, Belle Princesse, je vous emmène sur mon tapis volant !" lui dit-il.

    Mais la méchante Cruella d'Enfer les attendait au carrefour et avec son bolide infernal, elle pulvérisa la carpette d'Aladin ! Heureusement, il avait un tapis de secours et ils arrivèrent, à la vitesse de la lumière, sur la place du petit village.
    Princesse Caroline acheta le miroir espéré, ainsi que le Journal de Mickey. Puis elle choisit une carte "Reine des neiges" et s'installa sur la terrasse du célèbre restaurant gastronomique " Ratatouille ", pour écrire son courrier avec son stylo magique :

    Princesse Marie-Laure,

    Je t'envoie des nouvelles du Pays des Merveilles où tout va toujours bien sous le soleil.
    Je te souhaite de toujours suivre ta bonne étoile et que tous tes vœux soient exaucés !
    Mille bisous
    Princesse Caroline
    misslou
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    Variante 10 : que de C !

    Quelle coquine que cette Caroline ! Caroline quitta son coquet cottage, comme de coutume, et couru comme un coureur cycliste sur un circuit, en cadence, sur quelques kilomètres. Caroline, coiffée de deux couettes, commença par la côte de la clinique avec courage, c'est assez crevant par cette canicule, calcula sa courbe pour contourner un camion convoyant des crocus et des cactus, croisa quatre commères cocasses qui cancanaient et caquetaient et quelques compères copains comme cochon, puis continua au cœur du centre-ville.

    La circulation à Clochemerle est communément calme, quoique au carrefour, carambolage est à craindre....

    Au comptoir du Café du Commerce, Caroline commanda quantités de cocktails coco avec cacahuètes et carafe de chianti, puis Caroline consomma crudités, concombres, carottes, cèleri, croustade de coquillages, crabe, crevettes, cuisses de coquelets bien cuites, courgettes,
    mais encore cake chocolat couvert de crème caramel, crêpes au cacao, crème Chantilly, compotes confites, cuillères de confitures, quelques coupes de kiwis, kakis, clémentines, café et cognac corsé !

    Puis elle commença à compter le contenu d'une caisse en carton. La caisse contenait crayons de couleurs coincés entre Canson et cahiers de coloriage, calque, compas, ciseaux, colle. Elle chercha quelques cartes, composa une création colorée, commença sa correspondance en corrigeant quelques confusions dans ses écrits. Cette carte curieusement concoctée contenait ces quelques commentaires :

    Chère Coralie,
    Comment commencer ? Question : Connais-tu Clochemerle, cette coquette commune de Côte d'or ? Crois-moi, c'est comme un cocon de coton ! Je suis conquise par cette claire contrée accueillante, ce calme canton, sa célèbre cascade, les cui-cui des colombes , tout concorde et s'accorde !
    Je n'ai qu'un conseil : comme Caroline, accoure et cueille la quiétude de Clochemerle !
    Câlins
    Caroline
    misslou
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    Variante 11 : moralisateur !

    Pourquoi as-tu pris ton vélo ce jour-là ? Dis-moi, Caroline, pourquoi ?

    Tu as été négligente, tes freins n'étaient pas bien réglés.... Et puis, tu n'as pas été suffisamment attentive.
    Tu aurais pu la voir arriver cette voiture bien avant qu'il ne soit trop tard. A quoi rêvais-tu ? À un magazine ? A une pâtisserie ? A de sottes futilités ....
    Il aurait été plus utile d'anticiper ce carrefour, plutôt que de tenter une embardée au dernier moment.
    Pourquoi n'as-tu pas freiné plus tôt ? Parce que tu ne faisais pas assez attention.
    Combien de fois te l'ai-je dit, Caroline ? On ne s'engage pas dans la circulation sans prendre de précautions.
    Et ton bras ? As-tu levé ton bras pour dire que tu tournais à droite ? Non. Caroline tout cela aurait pu finir très mal. Tu n'auras pas toujours de la chance comme ce jour-là.

    Alors, file faire régler ces freins et ne viens pas te plaindre que les automobilistes conduisent sans prêter attention aux vélos. C'est à toi de mesurer les risques et d'adopter la bonne attitude face à un danger.
    La prochaine fois, ne compte pas sur moi pour te défendre. Tous les torts sont pour toi, dans cette malheureuse histoire ! Tiens toi le pour dit !
    Et ne te réjouis pas trop...Pour cette fois, tu as bel et bien frôlé l'accident, mais si tu ne te remets pas en question, je parierais que la prochaine fois, à ce carrefour, tu passeras sous un camion !

    Pauvre Caroline ! Je vous souhaite de ne jamais rencontrer ce genre de personnage moralisateur, comme celui que la pauvre Caroline doit subir ici... mais que cela ne vous gâche pas la journée, bon week-end !
    misslou
  • misslou
    • misslou
    Variante 12 : cinématographique !

    Première caméra : plan rapproché sur la maison : Caroline sort et va chercher son vélo.
    Le plan s'agrandit, la caméra s'élève et filme en plongée, l'héroïne qui remonte la rue en pédalant tranquillement. Elle arrive au carrefour.

    Deuxième caméra, gros plan, au carrefour, de la voiture qui avance...
    Retour 1ère caméra gros plan, au carrefour de Caroline qui arrive.
    La voiture entre dans le champ.
    Le vélo fait une embardée et tourne dans la Grand 'Rue. La caméra, cette fois, suit le vélo, on voit Caroline de dos. Elle arrive place du village et gare son vélo contre l'abri-bus.

    Caméra sur l'épaule, pour suivre Caroline chez le marchand de journaux, puis elle sort.
    La caméra reste sur le trottoir et filme l'héroïne dans la boulangerie, à travers la vitrine : travelling, d'un bout de la vitrine à l'autre, l'héroïne sort et se dirige vers la terrasse du café et s'installe à une table.

    Zoom large sur Caroline qui commande.
    Zoom rapproché, l'héroïne cherche dans son sac, puis écrit.
    Gros plan sur le visage de Caroline qui machouille son crayon..., puis
    Zoom arrière, le plan s'élargit, la caméra monte et vue en plongée de la place, puis du village, en s'éloignant toujours.

    Fin de la séquence.

    ...ça doit donner à peu près cela, mais je n'ai aucune formation cinématographique !! mais, si Caroline a du succès et devient le sujet d'un film, ça fait déjà une séquence de prête... !!
    misslou
  • Neph
    • Neph
    Allez, je vais tenter de faire un petit slam...

    Un matin, parmi d'autres, Caroline pris les voiles,
    Avec son vélo, armé d'un petit sac de toile.
    Se dirigeant vers la place du centre ville,
    Et dans le dos , le vent qui, a vive allure file...

    Mais, soudain, une voiture lui coupa la route,
    Caroline s'est lancé dans une verbale joute.
    L’automobiliste aurait été vraiment choqué,
    S'il avait entendu les mots utilisés.

    Puis, sur la place du village, elle acheta des objets utiles,
    Tout en se disant par moment: "que la vie est fragile..."
    En une fraction de secondes, elle aurait pu passer
    De l'autre coté, ou vivent les âmes trépassées.

    A ce moment, dans la boulangerie, quelques mets délicieux
    Attendaient la fille aux yeux pétillants et heureux.
    Café, croissant et baguette de pain reposait sur la table du café,
    Caroline écrivait à son amie, d'une humeur émerveillée:

    "Je t'envoie chère Marie-Laure une carte postale,
    Qui, certes, ne restera pas dans les annales,
    De mes ballades et de mes aventures.
    Que notre amitié reste toujours sûre."

    Ainsi, l'amitié entre ces deux femmes,
    Perdure et embelli leurs âmes,
    Qui sait ce que la vie peut leur réserver,
    Il y aura encore bien des choses, à vous raconter!

    D'autres écrits viendront si je trouve l'inspiration...
    Neph
  • misslou
    • misslou
    La variante 13 ! nous porte chance, avec la version -slam très réussie de Neph !
    Merci
    misslou
  • misslou
    • misslou
    Variante 14 : la version du chat....

    Ce matin-là, elle est sortie et je n'ai pas pu me faufiler dehors...

    - Non, non, non, Victor ! Tu sortiras tout à l'heure, je n'en ai pas pour longtemps !
    - Miaaaou !

    La porte s'est refermée et je l'ai entendue prendre son vélo car le garde-boue arrière bringuebale.
    J'avais fait le tour du propriétaire, hier quand nous sommes arrivés et je grimpai donc l'escalier en vitesse, pour sauter sur le rebord de la fenêtre de la chambre. En effet, de là, j'avais vue sur tout le secteur. Je vis sa silhouette remonter la rue et s'éloigner doucement à vélo. Puis elle tourna et je ne la vis plus.
    Alors, d'un bond souple, j'atterris sur la moquette où je plongeai deux ou trois fois mes griffes, avec délice, puis je me suis étalé de tout mon long dans la tâche de soleil. Je me tournai bientôt sur le dos, offrant mon ventre aux rayons bien chauds. J'ai dû dormir un peu car c'est le bruit de la clé dans la serrure de la porte d'en bas qui m'a réveillé. Aussitôt, je fus sur mes pattes et je glissai dans l'escalier.
    Comme elle allait vers le salon,... à pas comptés, je m'approchai de la porte d'entrée restée ouverte...
    Trois marches menaient au jardin...

    - Ne va pas trop loin, Victor, tu ne connais pas encore bien le coin, dit sa voix calme venant du fin fond de la maison.

    Alors, un coup d'œil à droite, un coup d'œil à gauche, rien de suspect, je mis une patte dehors et à cette heure, je cours encore....
    misslou
  • misslou
    • misslou
    Variante 15 : plutôt deux fois qu'une !

    Ce matin-là, jeudi 22 juin, Caroline, la jeune demoiselle, prit sa bécane enfin son vélo.
    Elle portait un pantalon court, on pourrait dire un bermuda gris, un peu anthracite et un maillot c'est à dire un tee-shirt, je dirais lilas ou mauve.
    Il était 9 heures 45 enfin dix heures moins le quart quand elle emprunta, remonta le boulevard, vous savez l'avenue de Clochemerle.
    Au carrefour enfin au grand croisement, une grosse voiture, je veux dire une camionnette lui a refusé la priorité, enfin elle ne l'a pas laissée passer, quoi ! Caroline, la petite demoiselle et bien elle a failli tomber, un peu plus elle était par terre ! Comme je vous le dis ! Vous pouvez me croire ! Alors elle a viré, elle a tourné dans la Grand' rue, la rue principale en fait, jusqu'à la petite place, enfin la place du centre-ville, où elle devait acheter le journal en fait c'est l'Est Républicain. Elle a pris aussi une carte, non deux cartes.

    A la boulangerie, je veux dire "Au fournil de Paul" elle a pris, choisi une baguette, une tradition et elle s'est installée, enfin elle s'est assise à la terrasse du troquet, enfin du café, du restaurant en fait.

    Elle a commandé, elle a appelé le garçon et elle a demandé, elle a choisi un café au lait enfin un café -crème.
    Et puis elle a fait son courrier, elle a écrit ses cartes, quoi !....mais alors là, je sais pas, j'ignore ce qu'elle a écrit, ce qu'elle a dit à son amie, enfin à Marie-Laure....
    misslou
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    • misslou
    Variante 16 : la version du marchand de journaux.

    Je regardais par la vitrine quand elle est arrivée. Elle a posé son vélo contre l'abri- bus. C'était une jeune femme brune, aux cheveux courts, plutôt jolie, en bermuda gris et tee-shirt mauve. Sans doute est-elle en vacances ? Je ne l'avais jamais vue au village.
    Elle est venue directement dans le magasin, un "bonjour" à peine audible et elle s'est dirigée vers le présentoir des cartes postales qu'elle a fait tourner tout doucement. Elle a mis un bon moment à choisir, tandis que j'encaissais le Père Mansard qui passait chercher son journal comme chaque matin.

    - Vous n'avez pas de monnaie, Monsieur Mansard ?
    - Non, désolé, j'ai tout donné à l'instant, au bureau de Poste.
    - Ca ne fait rien. Et voilà qui font dix. Bonne journée Monsieur Mansard !

    Elle attendait juste derrière, avec l'Est Républicain et ses deux cartes. C'était les deux mêmes : le petit pont tout fleuri qui enjambe la Divette à la sortie de Clochemerle. Elle a fait l'appoint, ce qui m'arrangeait bien et elle a tout rangé dans son grand sac en toile rayé gris et blanc. Puis, avec un gentil sourire, elle a dit " Merci, bonne journée ! " et elle est partie. Je crois qu'elle est rentrée dans la boulangerie, mais j'étais occupé par plusieurs clients à ce moment-là.
    C'est plus tard que je l'ai vue à travers la vitrine, elle mettait ses cartes dans la boîte aux lettres de la Poste. Elle avait une silhouette agréable, elle était un peu bronzée. Une baguette dépassait de son sac.
    Elle a traversé la place pour reprendre son vélo et elle est repartie par la Grand'Rue.
    misslou
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    Variante 17 : sans E !

    Au matin, Caro sortit du logis portant short gris plus maillot lilas. Il faisait doux.
    Son sac-tissu gris clair à la main, Caro monta sur sa mob, roula jusqu'au bourg, ayant failli mourir au carr'four puis stationna aux abords d'un abri- bus.
    Dans un magasin, Caro prit un journal, trois photos du bourg, mais n'omit pas d'y choisir pain, croissant pour s'assoir sur un banc au bar. Caro commanda un chocolat, nota sur un bristol, un mot d'invitation pour Mary :

    Mary,
    suis dans un joli coin.
    La maison a un jardin.
    Si tu as un lundi vacant, aucun souci, nous pourrons nous offrir un jour charmant, amusant aussi, ici.
    Bisous
    Caro

    Dans ce texte les "E" ont disparu... Georges Perec a écrit tout un livre, sans E, qu'il a intitulé : La disparition. Je ne sais pas si l'histoire est captivante, mais écrire sans E, ce n'est vraiment pas facile !!
    misslou
  • misslou
    • misslou
    Variante 18 : Caroline, Marquise !

    Un frou-frou de jupons, une ample robe parme avec un large décolleté, perruque grise, visage poudré, la Marquise Caroline d'Amblainville tournait en rond dans les salons de sa résidence d'été. Elle était la favorite du Roi, mais exilée dans cette lointaine contrée, dans le petit château de Clochemerle, la Marquise s'ennuyait...
    Le Roi venait bien quelque fois la visiter, mais elle demeurait séquestrée dans la grande demeure et ce matin-là, elle faucha les vêtements de sa servante, robe grise et châle mauve pour partir incognito au village.
    Elle avait du mal à marcher dans ses galoches, mais remonta la route jusqu'au cœur du village et à la croisée des chemins se trouva nez à nez avec un gueux qui semblait en vouloir au petit sac de toile qu'elle portait sur l'épaule.

    - Qu'est-ce t'as donc là, mon p'tiot chivrot ?
    - Ah ! fit elle, étonnée et inquiète
    Ne comprenant pas le patois et ne pouvant répondre de peur de se trahir, la Marquise laissa là ses galoches afin de mieux courir et c'est à toute vitesse et pieds nus, qu'elle tourna dans la Grand' Rue.
    Toute essoufflée et terrorisée de cette mésaventure, elle se réfugia à l'auberge et écrivit à son cocher ces quelques lignes, qu'elle confia ensuite à un messager :

    " De Grâce, venez me chercher !
    Je suis à l'auberge du village.
    Vous me trouverez en habits de paysanne.
    Je vous remercie de garder le secret, vous en serez récompensé.
    Hâtez-vous, je vous prie !
    signé la Marquise Caroline d' Amblainville ."
    misslou

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