Le sang fou (Roman noir/polar)

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Nous avons accepté une requête singulière. Un de nos membres, Lionel BELARBI que nous vous avions déjà présenté, a amorcé le début d’un roman il y a deux ans, et il lui est impossible de continuer, troubles mémoires et concentration l’en empêchant. C’est un roman d’anticipation dans l’univers psychiatrique dont une vingtaine de pages ont été écrites par cet auteur bipolaire à la plume corrosive. Il a donc souhaité partager avec nous ses premières lignes en nous sollicitant pour l’écriture de la suite.
Ce n'est pas un roman à l'eau de rose ! Vous voici prévenus... Il s'agit d'un polar qui commence assez violemment (Quelques passages ont subit notre censure afin que ce récit s'adresse à un plus large public et respecte les règle du forum : http://www.ecrivonsunlivre.com/forum/pour-bien-demarrer/les-regles-du-forum/).
Les crimes ont été commis et on connait déjà les méchants. Nous vous laissons en charge d'imaginer les gentils et la suite de l'enquête.
Ce n'est pas un roman à l'eau de rose ! Vous voici prévenus... Il s'agit d'un polar qui commence assez violemment (Quelques passages ont subit notre censure afin que ce récit s'adresse à un plus large public et respecte les règle du forum : http://www.ecrivonsunlivre.com/forum/pour-bien-demarrer/les-regles-du-forum/).
Les crimes ont été commis et on connait déjà les méchants. Nous vous laissons en charge d'imaginer les gentils et la suite de l'enquête.
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Chapitre 1
Panique du jour
Un être humain ne peut pas être indifférent au sang qui coule ; de par sa couleur et son odeur, qui excite ou effraye.
Lionel Belarbi
Mardi 8 février 2050 à minuit une, une voix stridente réveille toute l'unité « bravo » de l'établissement psychiatrique. Les Orphelines, patients et staff infirmier compris. C'est la voix de Noémie, une schizophrène en pleine bouffée délirante. Deux infirmières et une aide-soignante, bien endormies, sursautent de leur siège pour déferler dans le couloir obscur prêt de la chambre 7. C'est avec stupeur que l'aide-soignante, Nathalie, remarque des traînés de sang en direction de la chambre 8. Elle ouvre d'abord la 7, personne, mais tous les meubles sont retournés, armoire, lit, table, et le sang, encore liquide, coule sur les murs. En suivant les traces de sang, elle retient son souffle et ouvre la chambre 8. Elle ne peut plus garder son sang-froid légendaire et hurle à la mort en pleurant en sanglot. Deux corps, du moins ce qu'il en reste, à terre se présentent en croix de David avec des morceaux de victimes. Le tueur devait être encore dans l'établissement, mais les seules traces de sang se trouvaient à l'intérieur des chambres dans un espace clos, fenêtres verrouillées, et dans le couloir entre la chambre 7 et 8. En résumé, un tueur doté d'une force colossale, mais surtout très ordonné.
Coralie, une infirmière de l'équipe de nuit a rendu son dîner d'hier soir, et Joëlle, même équipe, s’évanouit. Nathalie, les jambes tremblantes, court vers le poste infirmier pour donner l'alerte, mais la ligne de téléphone est mystérieusement en dérangement. Voilà trois jeunes femmes bien seules pour un piquet de 36 patients, dont deux morts, et un criminel en puissance, ou plusieurs...
Nathalie constate que le voyant du dispositif anti-évasion est en rouge fixe, ce qui signifie qu'il a bien fonctionné et que l'établissement est totalement verrouillé en sortie. Elle se souvient très bien qu'hier ce voyant était en orange clignotant pour signaler un défaut quelconque ; d'ailleurs, elle avait remonté l’anomalie sur la main courante informatisée pour le service de maintenance afin qu'elle soit prise en compte en urgence. En effet, tous incidents de ce type n'ont pas lieu d'être dans un établissement où résident des patients qui ont perdu l'esprit.
Coralie et Nathalie ont réussi à réveiller Joëlle ; elles sont prises au piège dans un bunker avec un tueur, sans dispositifs d'alerte et sans téléphones portables opérationnels, car le bâtiment est équipé de brouilleurs de signaux pour terminaux mobiles, autres que ceux du réseau de l'établissement, qui lui, est en panne...
***
Le commandant Lio et le commandant Lee sont deux élites de la résolution de mystère psychiatrique. Lio est un homme charmant de 34 ans, brun aux yeux noirs, d'origine russe et algérienne. Quant à Lee, 42 ans et pas une ride, à la monumentale beauté et d'origine japonaise. Ses longs cheveux noirs brillants et ses yeux bleus ainsi que son visage d'ange ont charmé les plus beaux jeunes hommes de la région du val d’Oise. Lio est éperdument amoureux de Lee, mais il n'a jamais déclaré sa flamme, il préfère rester professionnel. C'est douloureux, mais c'est ainsi.
Il est 00 heure 30 quand Lee et Lio se dirigent vers un bar pour étancher leur soif.
« Nous sommes en retard signala Lee à Lio
— Oui, un retard de 05 heures 30, alors une heure de plus ou de moins, Lio répondit avec humour.
— Je suis fatigué, j'aimerais rentrer.
— Toujours à te plaindre, profite de ton whisky et prends tes pilules.
— Fait ce que tu veux, moi je rentre.
— OK, attends-moi »
Arrivée à l'unité bravo de l'hôpital psychiatrique vers 01 heure du matin, Lee remarque que le système de contrôle d'accès ne fonctionne plus. Elle essaye l'interphone, pas de réponse. L'équipe du staff infirmier de jour ne prend la relève qu'à 7 heures, voilà Lio et Lee bien embêtés.
« Ce n'est pas normal, remarque Lee.
— Oui, bizarre, bizarre, répond Lio
— Prends cette pierre on va briser la vitre de la porte
— Ce sont des vitres par balle, alors bon courage. On va plutôt passer par le toit, les exutoires de fumées sont moins robustes, vient vite Lee. »
Lio et Lee grimpent par l'échelle incendie qui mène vers le toit et Lio brise avec une pierre l'exutoire de fumée. Aucune alarme intrusion, rien.
« Manque une échelle, cette dernière est fixée au mur, c'est malin, moi je ne saute pas à l'intérieur Lio, c'est trop haut.
— Allez, 2m50 c'est faisable merde, vient je vais te prendre par les bras, ça te fera moins haut.
— OK, ne me lâche pas.
— Arrête de crier, on va se faire repérer, saute !
Lee parvient à sauter et Lio l'a rejoint aussitôt et se précipite vers la chambre 6, quand il aperçoit des traces de sang près des chambres 7 et 8.
— Merde ! C'est quoi ce bordel Lio.
— Je ne sais pas Lee, entre pour voir.
— Et pourquoi moi ?
— Honneur aux jolies dames.
— Putain de merde ! Regarde Lio se désordre sanguinolent dans la chambre 7
— Je crois que tu n'as rien vu, regarde moi cette boucherie artisanale dans la chambre 8 »
***
Coralie, Joëlle et Natalie se sont enfermées dans le poste infirmier. Elles sont pétrifiées de peur et attendent avec angoisse la relève, le secrétariat, les psychiatres, mais surtout, la police.
Natalie, la plus courageuse, rassure ses deux collègues avec difficulté. Ça gémit, ça pleure, ça l'emmerde. Quelle bande de chouineuses se dit-elle dans sa tête ? Si le tueur se présente, les drôles de dames vont perdre leur âme, ha ha ha.
Dans cet hôpital, les patients sont tellement shootés aux médicaments : neuroleptiques, somnifères, que la panique ne s'est même pas encore installés dans les couloirs. Les zombies dorment paisiblement, sauf deux qui ne se réveilleront jamais. Peut-on parler de deux patients morts, vu le nombre important de morceaux de membres humains qui gisent sur le sol ?
***
Lio et Lee se dirigent vers le poste infirmier pour commencer leur enquête quand ils voient 3 femmes complètement apeurées comme si elles avaient vu deux tueurs.
« Toc, toc, toc », Lio frappe fermement à la porte vitrée, mais le stress des 3 femmes augmente de plus belle.
« Lee, je crois qu’elles nous prennent pour le boucher de minuit.
— ça ne m’étonne pas avec ta tronche pas rasée, tu fais peur, laisse-moi faire
— Nathalie ! Ouvre-nous bordel !
— Non, vous, vous avez tué Léo et Brasco.
— Elle est conne ou quoi ? On n’a pas des palmarès de tueur dans l'unité.
— Vient en retourne dans la zone de découpe.
— J'adore ton humour mon cher Lio, t'es vraiment con.
— Quoi ? Tu flippes ?
— Allez, va ! Je te suis...
Lio et Lee quittent la zone du staff pour regagner la scène du crime.
— Bon, qui est Brasco, qui est Léo avec tout ce bordel, se demanda Lio.
— Ben pour les têtes, ça va, mais pour la croix de David, je suis pommé moi. Je ne les ai jamais vus à poil. C'est immonde, mais la croix est vraiment bien réalisée. Je ne me sens pas très bien…
— T'es conne ou quoi, t'as marché sur le sang, le tueur n'a pas fait cette erreur.
— Merde !
— Brasco et Léo étaient juifs, il y a un nazi dans l'unité, je pense, car pour faire ça, il ne faut pas être seulement psychopathe, il faut également avoir la rage et être haineux.
— Le bouffon de la chambre 13 qui est arrivé hier avait l'air louche, on va voir ?
— Ouai, allons-y.
Lee ouvrit la porte, entra et secoua Bogdan pour le réveiller, mais rien n'y faisait, le patient de la chambre 13 était trop comateux avec les médicaments.
— Alors ?
— Bien c'est un zombie, trop shooté, mon suspect numéro un s'évapore. On ne va pas faire toutes les chambres quand même ?
— Et bien si très chère, et même les chiottes publiques, et pour le couloir où se trouvent les bureaux on repassera par le toit
— OK... Commandant... »
À 03h00 du matin après avoir visité toutes les chambres, le temps manquait pour inspecter le reste de l'hôpital, alors ils décidèrent de quitter le bâtiment et de se placer hors de la zone de brouillage téléphonique pour donner l'alerte. Problème, le système anti-évasion empêche toutes entrées non acquises par badge d'accès et encore moins les sorties. Ils durent faire le chemin inverse, beaucoup plus difficile, car l'échelle de secours est accrochée au mur et verrouillée avec un cadenas.
« Et là Lio, comment en fait ?
— Attends-moi ici je vais faire le chimpanzé.
— J'attends rien du tout !
— Trop tard ma louloute !
— Connard ! »
Lio arriva avec une agilité extrême à grimper sur l'échelle fixée au mur et sauter sur un arceau en métal pour atteindre le toit tel un singe. Il sauta du toit sans utiliser l'échelle extérieure de secours et se plaça hors de la zone de brouillage téléphonique pour donner l'alerte.
« Gendarmerie j'écoute…
— Bonjour, nous avons deux cadavres dans l'établissement psychiatrique des Orphelines.
— Vous êtes qui ?
— Le commandant Lio, de la section des enquêtes mystérieuses.
— C'est quoi ce bordel, je vous avais dit de ne plus appeler la gendarmerie bande de débiles, et vos blagues, il y en a marre. Le gendarme raccrocha.
— Quel bouffon, tant pis...
Lio regagna l'hôpital à grande vitesse de peur que sa camarade se fasse tuer.
— Alors Lio ? T'as fait vite.
— Oui, heu, ils m'ont envoyé bouler.
— On s'en fout, c'est toujours pareil avec eux de toute façon, on va faire sans eux, comme d'habitude.
— Comme d'habitude, en effet, sauf qu'on n'a jamais fait dans le cadavre
— C'est un mystère, c'est de notre ressort.
— Même si le temps manque, on va quand même visiter les bureaux de l'administration.
— T'as vu la hauteur de l'exutoire pour accéder par le toit ?
— Oui, cette fois il nous faut une échelle.
— Et comment tu vas faire pour péter le cadenas qui la verrouille.
— Pff, avec un marteau tient.
— On n’est pas dans un film où les marteaux tombent du ciel, ou bien dans un livre où le narrateur bourré au whisky te fabrique une échelle par magie. Ici, c'est la réalité mon Lio.
— Alors faut trouver par où le boucher est passé.
— Il me semble qu'il détient le contrôle de la gestion technique du bâtiment. Nous ? Rien...
— Développe une idée alors ! On ne peut pas le suivre à la trace, il n'en a pas fait. Tout est verrouillé, il nous tient par les couilles.
— Alors on attend sagement la relève de l'équipe de nuit.
— Mauvaise idée, dès le réveille des patients ce sera la panique générale et franchement, j'ai pas envie d'être ici à ce moment-là. Déjà quand temps normal c'est invivable. Il faut trouver un moyen de défoncer la porte principale pour te faire sortir avec moi. Attends-moi là.
— Ah non ! J’en ai marre et oui je flippe.
— T'inquiètes je serai pas long.
Lio repassa par l'exutoire de fumée en mode chimpanzé et regagna sa voiture, une splendide BMW de collection, pour l'éclater à pleine puissance sur la porte principale de l'unité bravo qui céda en une seule fois, la BMW également.
— T'es un gros malade !
— Oui, toi aussi, allez sort on se casse d'ici.
— Merde la voiture est en carafe, va falloir marcher ma vielle.
— Marcher où ça ?
— Le plus loin possible, nous sommes à présent les suspects numéro 1
***
À 07h00 l'équipe soignante de jours se présente en nombre près de la porte principale défoncée par une voiture de collection. Il faut mentionner que l'équipe de nuit est en sous-effectif, car à 22h00 les patients prennent leurs médicaments de nuit pour dormir et qu'ils sont donc sages tels des images.
L'équipe de jour se questionne, ça papote, ça cri, bref, c'est la pagaille. Pire, certains patients se sont réveillés et enfuis de l'hôpital sans but. La cerise sur le gâteau, ce sont les chambres d'isolements déverrouillés et vides. Le boucher de minuit, en plus d'être un tueur d'élite, et également un bon hacker pour s'être introduit dans la GTB (Gestion technique du bâtiment) qui a le contrôle total de l'hôpital : climatisation, éclairage, contrôle d'accès, téléphonie, etc.
Coralie, Joëlle et Nathalie sont rassurées de retrouver leurs collègues de jours. C'est Nathalie, la moins atteinte psychologiquement qui transmet le rapport à la chef d'équipe de jour l'infirmière Kheira.
« Contente de te voir Kheira, il y a deux morts, Léo et Brasco en chambre 8. Ce sont les patients Lio et Lee, chambre 6 et 12 qui les ont tués, c'est horrible. Nous nous sommes enfermées dans le poste infirmier, car nous étions seules à nous-mêmes sans pouvoir déclencher l'alerte, tout est hors service, sauf le dispositif anti-évasion.
— Lio et Lee, des tueurs ?
— Ils devaient rentrer hier à 19h00, mais on ne les a vues que dans la nuit ; là ils sont sans traitement et lachés dans la nature.
— Surtout, ne touchez à rien, laissez tout en l'état, je vais appeler la gendarmerie, je reviens.
Kheira quitta l'hôpital pour appeler la gendarmerie, non sans laisser des consignes strictes à son équipe : « on ne touche à rien »
— Gendarmerie j'écoute
— Bonjour, je suis Kheira Latifa, infirmière de jour à l'hôpital psychiatrique les Orphelines, nous avons deux morts, venez vite
— Oui, oui, on arrive avec nos vaisseaux spatiaux
— Pardon ? Vous vous foutez de ma gueule ou quoi ? J'ai deux cadavres sous la main, je vous en conjure, venez vite, très vite et en surnombre, car nous avons des schizophrènes sans traitement et excités par l'événement.
— Merde, heu, OK, on arrive
— Patrick ! C'est toi qui as reçu l'appel de cette nuit sur deux cadavres ?
— Oui mon Lieutenant
— Ben on est dans la merde, c'était vrai... Dépêche trois unités chez les zinzins, préviens la scientifique et vite ! Je vous rejoins.
— A vos ordres mon Lieutenant... »
***
Lio et Lee parcourent une route sans fin en direction de la gare. Ils sont fatigués, mais leurs médicaments, ou camisole chimique comme ils aiment bien les appeler, ne font plus effet, cela leur redonne du courage, mais surtout, la liberté.
L'hospitalisation en établissement psychiatrique est lourde, alors si le prix à payer pour avoir la liberté est d'être considéré comme des tueurs (entre guillemets) et d'être des fugitifs...
« Lee ! Cachons-nous dans les buissons, j'entends la sirène des gendarmes.
— OK ! Pas besoin de me pousser, sale brute épaisse !
— Douillette ! Aujourd'hui je te parie que l'on passe à la télé dans un flash info, et demain dans le journal. Nous allons être de vraie vedette.
— ça ne m’excite pas vraiment...
— Il faut que l'on aille chez ta mère se cacher, le temps de trouver un plan
— Le temps que les mailles du filet se resserrent, je dirais. Plus en restera dans le coin et plus l’étau se resserrera sur nous. Je propose de quitter la France.
— Tu as tes papiers ?
— Non... va pour ma mère. »
***
C'est la première enquête criminelle du jeune brigadier-chef Patrick Tournelle, à peine arrivée, il déploie deux unités de quatre gendarmes devant toutes les issues de secours avant que le dispositif anti-évasion ne soit désactivé.
« Bonjour, je suis l'infirmière Kheira Latifa, c'est moi qui vous ai appelé, vous avez de l'humour à la gendarmerie, pesta-t-elle.
— Bonjour, je suis Patrick Tournelle, désolé, mais nous recevons beaucoup d'appels sous forme de blague et qui ont un rapport avec votre hôpital.
— Ce serait un hôpital général, vous n'auriez pas fait cette blague d'enfant de 13 ans.
— Bon, ça suffit, nous avons deux cadavres, rien d'autre à signaler.
— Des patients du secteur libre se sont évadés, mais le pire, ce sont ceux du secteur fermé, les trois chambres d'isolement sont vides.
— Sont-ils dangereux ?
— Pour la plupart non, ceux du secteur libre sous traitement sont doux comme des agneaux, et ceux des chambres d'isolement sont enfermés pour leur propre sécurité. Notre hôpital n'est pas une prison de meurtrier.
— Pour la plupart ?
— Oui, les soignantes de nuit ont vu les deux criminels, ce sont les patients Lee Teng et Lio Larbi, deux schizophrènes en puissance, mais pas dangereux, jusqu'à cette nuit.
— À quelle heure arrive le gars de la maintenance pour me remettre cet hôpital sur pied
— Il est en retard, ce n'est pas dans ses habitudes, je vais l'appeler. »
L'arrivée du lieutenant Hervé Corre se fait bien entendre, sirène à fond, bruit du moteur, crissement de pneu, et interromps subitement la discussion de Kheira et Patrick. Tout bedonnant et laid il descend de son véhicule pour rejoindre son subalterne.
« Bonjour, Madame, alors mon petit Patrick, tout est sous contrôle ?
— Oui, mon lieutenant, j'ai sécurisé les issues de secours qui peuvent se déverrouiller d'un instant à l'autre et placé deux gardes à l'entrée principale pour filtrer l'accès. Pour l'instant, c'est la pagaille, aucun moyen de télécommunication ne fonctionne à cause de leur brouilleur à la con, hormis nos émetteurs-récepteurs. Nous avons deux fugitifs mon lieutenant, ils sont schizophrènes. Nous essayons de contacter le responsable de la maintenance pour rétablir le système par défaut du bâtiment.
— Bien, entrons voir ce que nous avons au menu, et faites-moi venir une dépanneuse pour me retirer cette épave de l'entrée principale. »
Le lieutenant Core et le brigadier-chef Patrick entrent dans l'unité bravo et se dirigent vers les traces de sang, mais avant d'entrer dans la chambre 7, deux coups de feu se font entendre et les deux gendarmes se retrouvent sans vie sur le sol. Le tueur était toujours là. À peine qu'un gendarme entrât et il se faisait tuer.
L’assassin était bien placé dans le couloir près des chambres d'isolement à l’abri de tout regard extérieur. À l'aide d'un ordinateur ultra portable, il pouvait contrôler tout le bâtiment. Pénétrer l'hôpital était synonyme de mort. Vicieux, il déverrouilla une à une les portes de secours et élimina deux unités entières de gendarmes, soit l'intégralité de l'escadron sur place.
La scientifique arriva sur place aux nombres de 4 et profita de la même bienvenue. Posté sur le toit, le tueur embusqué n'a eu qu'à faire feu 4 fois pour les éliminer de sang-froid.
En 2050, le marché des armes se modernisa pour remplacer les armes à feu par les armes lasers. Mais ce tueur sorti de nulle part était un vrai puriste équipé d'une Izhmash Dragunov SVD et d'une flopée de balle qu'il a réalisée lui même. L’assassin grimpa sur le toit et continua son apogée sanglante. Personnel de nuit, de jour, patients à l'extérieur, mais encore dans l'enceinte de l'hôpital, tout le monde y passait. Il jouissait de son chef d'œuvre inaccompli. Car maintenant, c'était au tour de Lee et de Lio, ses deux préférés.
***
Plus personne à tuer se disait-il avec un sourire reflétant sa folie des grandeurs. Sur son ordinateur, il avait les fichiers de chaque patient, personnels de l'hôpital, il se rendit donc aussi vite que possible chez la mère de Lee et appela Lio sur son téléphone portable.
« Bonjour, Lio, te souviens-tu de moi.
— T'es qui ?
— Peu importe pour l'instant, je veux vous voir chez la mère de Lee dans 30 minutes.
— Merde, 30 minutes ? Mais nous sommes à pieds.
— Je m'en fous, 30 minutes, ou plus de Mme Teng.
— OK.
— En attendant, je vais m'amuser un peu avec elle.
— Enculé !
— A de suite ; le tueur raccrocha.
— Qu'est-ce qui se passe Lio
— Le tueur et chez ta mère, il nous reste 26 minutes pour s'y rendre sinon cet enfoiré va la tuer.
— Elle est déjà morte alors, même en courant, il nous faudra plus d'une heure, mon Dieu, ma mère putain ; Lee s'effondra en pleur. »
Lio sortit son Desert Eagle Calibre 50 Action-Express et mit en joue un automobiliste pour l'arrêter, mais ce dernier accéléra. Après un premier échec, cette fois si Lio ouvrit le feu sur le pare-brise d'une voiture et l'automobiliste s'arrêta en désertant son véhicule. Lio brisa et éjecta le pare-brise pour mieux voir la route et il fila en trombe avec Lee chez Mme Teng.
Cette fois-ci c'est le téléphone de Lee qui sonna.
« Allo ?
— Vous avez dépassé les 30 minutes, dites au revoir à votre mère
— Non, non, non, non, pitié !!!
Un coup de feu résonna dans le téléphone. Lee était morte d'angoisse, et elle pleurait comme elle ne l'avait jamais fait.
— Il a tué ma mère Lio. Il a tué ma mère Lio !
— Respectez les procédures pour la prochaine fois, au revoir. »
Le tueur raccrocha. Lio et Lee arrivaient chez Mme Teng. Ils entraient dans la maison, mais point de Mme Teng ni du boucher assassin. Ils ont fait toutes les pièces et pas de sang, juste une odeur de poudre à canon dans la cuisine.
Le téléphone de Lio sonna.
« Coucou les deux tourtereaux, alors surpris ? Pas de Mme Teng ? Je l'ai gardé au chaud pour m'amuser avec elle et j'aime bien faire des blagues. En revanche, ton frère est un homme et je ne suis pas gay, donc il ne me sert à rien. 30 minutes pour me rejoindre, ou je le bute.
— Pourquoi fais-tu ça ?
— 29 minutes, au revoir...
— Lee, ta mère est encore en vie.
— Je le tuerai de mes propres mains.
— On doit se rendre chez mon frère le plus vite possible.
— Je conduis.
Lee et Lio fonçaient chez le frère de Lio, Mr Larbi. Le portable de Lee sonna de nouveau.
— Passe-moi ce connard Lee
— Coucou Lee
— C'est Lio
— Merde !!! Je suis très désappointé, je téléphone à Lio, je veux Lio, je téléphone à Lee, je veux Lee
— Pardon, elle conduit
— Je m'en fous, je voulais Lee, tant pis pour ton frère. »
Le tueur raccrocha énervé et mi fin à la vie du frère de Lio puis il s'en alla de la maison, calmé, apaisé, serein.
Quand Lee et Lio arrivèrent près de la maison du frère de ce dernier, ils virent une camionnette noir vitre teintée sortir en trombe de l'allée. Lee demanda à Lio s'il fallait la poursuive ? Lio prit la décision de suivre la camionnette présument qu’il était de toute façon trop tard pour son frère. Une course poursuite effrénée commença et le tueur prit un malin plaisir à les diriger vers l'hôpital des Orphelines afin qu'ils puissent voir son chef d'œuvre macabre. Lee essaya de rattraper la camionnette non sans peine, et de mettre des coups latéraux avec son véhicule afin de la bloquer en contre sens pour l'exploser sur une voiture, mais malgré sa maîtrise de la conduite elle ne pouvait plus le suivre.
Arrivée à l'hôpital la camionnette fit demi-tour et prit la fuite sans que Lee puisse la rattraper.
C'est à ce moment-là que nos deux « commandants de la section des enquêtes mystérieuses découvrirent » un hôpital fantôme au milieu de nulle part, dans une campagne paumée, dont les pelouses étaient tapissées de cadavres.
« Lee, coupe le moteur, on va inspecter l'intérieur voir s’il y a des survivants
— On ne va pas plutôt voir ton frère, peut-être que...
— Mon frère est mort
Ils descendirent de la voiture pour entrer dans l'unité bravo des Orphelines et ils virent un bain de sang, docteurs, infirmières, aides-soignantes, tout le personnel mort. Même les pauvres gendarmes, occis...
— On n’a plus rien à voir ici, partons.
— D'accord Lio »
Ils reprirent la route complètement déboussolés, sans nulle part où aller, ni but bien précis.
***
Le boucher trouva un coin tranquille pour sacrifier la mère de Lee. Il choisit un endroit dans la forêt et attendit la nuit.
***
« J'ai faim Lio
— Moi aussi, mais on a n'y argent, ni carte de retrait.
— En guise de carte de retrait, tu as ton flingue ? Et puis il nous faut de l'argent pour l'hôtel, je ne tiens plus debout.
— Près de la gare il y a une épicerie qui ne ferme pas de la nuit, on va faire les courses et mettre ma carte de crédit dans la bouche du caissier.
Lee et Lio allaient en direction de l'épicerie pour se ravitailler en clopes, bouffes et argent. Lio chargea son Desert Eagle et descendit avec Lee de la voiture, puis entra dans l'épicerie.
— Bonjour mon gars, y a combien dans ta caisse, l’arme pointée sur la tête du vendeur, Lio garda son sang-froid.
— Heu, 100 euros.
— Et si je te tire dessus ?
— Prenez la caisse, je ne veux pas mourir
— Pfff, 120 euros en billet, Lee, prend à bouffer, on se casse. Et toi si tu fais le malin, je te plombe, OK ?
— OK...
— Alors y a combien Lio ?
— 120 euros, on va aller loin avec ça...
— Merde !
— Prends le SSD d'enregistrement vidéo.
— Lequel ?
— Prends le boîtier d'enregistrement vidéo... »
Lee et Lio sortirent de l'épicerie pour aller sur la banlieue ouest de Paris afin de prendre une chambre d'hôtel, tandis que l’épicier appela la gendarmerie.
Il ne resta que deux brigadiers à la gendarmerie proche du secteur après le carnage des Orphelines. L'un des deux brigadiers, inquiet de ne pas avoir de nouvelles, avait demandé du renfort auprès de la police nationale. Mais ces derniers n’étaient toujours pas arrivés.
En temps normal, les gendarmes se déplacent toujours au minimum en binôme, mais là, le brigadier Alfonse Stars se rendit à l'épicerie seul.
« Bonjour, je suis le brigadier Stars, vous nous avez appelés pour un braquage
— Bonjour, oui, deux personnes, un maghrébin et une asiatique ont fait leurs courses et mon fait la caisse sous la menace d'une arme ».
Dans la matinée d'hier, le brigadier se rappela avoir eu un signalement similaire et complet de deux suspects ayant tué deux patients à l'hôpital psychiatrique des Orphelines.
« J'ai besoin des enregistrements vidéo
— Ils ont embarqué tout mon matériel de surveillance vidéo.
— Quoi !?! En 2050 vos enregistrements sont encore locaux, et la vidéosurveillance par le protocole internet, le stockage des vidéos à distance, merde !
— Trop cher...
— Pffff... Combien ont-ils volé ?
— 120 euros ces fils de pute.
— Vous ont-il agressé ?
— Oui, ils m'ont frappé à coup de poing et coup de pied, surtout le Maghrébin.
— Vous n’avez pas l'air vraiment amoché pourtant ?
— Je veux porter plainte.
— Cela va de soi, demain, vous passerez au commissariat déposer votre plainte
— Bon courage et bonne nuit »
Il est une heure du matin, le brigadier fatigué de sa garde de presque 24 heures, rentre bredouille à la gendarmerie et fait son rapport, que personne ne lira...
***
Lee et Lio entrèrent dans un hôtel moyen de gamme de la banlieue ouest de Paris, les prix étant moins cher que ceux de la capitale.
« Bonsoir, vous reste-t-il des chambres doubles ?
— Oui, une, à 260 €.
— Sort ta carte de retrait, murmura Lee, j'ai sommeil.
— Oui, bien sûr, est la police nous apportera des croissants pour ton réveil.
— C'est trop cher pour nous, merci bien, au revoir.
— Au revoir et a bientôt.
— C'est ça...
— Il nous reste l'hôtel de merde, formule 3 en 1 à 100 mètres.
— Les cafards sont compris avec le prix et le petit-déj dégueulasse ? Non ! pesta Lee, on se refait une épicerie !
— Non, arrête s'il te plaît ! On ira dormir dans cet hôtel.
— D'accord, mais je prends le grand lit.
— Oui princesse
— Bonsoir, une chambre 3 en 1 s'il vous plaît.
— Bonsoir, fumeur ou non-fumeur.
— Fumeur.
— Petit déjeuner.
— Non ! Lee et Lio répondirent en même temps.
— 100 € s'il vous plaît. Par carte ?
— Non...
— Chambre 6, au fond du couloir, bonne nuit chez Formule 3 en 1.
— T'as vu la tronche que tu tires, c'est qu'un numéro, même si c'est le même que celui de ta chambre d'hôpital.
— Après vous.
— Merci.
— Je dors dans le lit de merde en haut quoi.
— C'est ça, et moi en bas, dans le lit double.
Sans se déshabiller, ils s'allongèrent et une discussion légère s'amorça entre eux deux.
— Tu m'aimes Lio ?
— Dors !
— Tu m'aimes comment, comme ta meilleure amie, ou ta femme, ou bien comme une copine de baise ?
— On n'a jamais fait l'amour ensemble et je t'aime comme une amie, une excellente amie, ma meilleure amie.
— Tu mens, tu fais que regarder mes seins et mes fesses.
— T'as qu'à pas être aussi belle toi aussi, toujours au top niveau de l'élégance et sexy en plus.
— Tu me dragues là.
Lio esquisse un sourire
— Non
Et Lio devint écarlate.
— T'es bien en haut ? Tu ne veux pas dormir dans le grand lit avec moi, on mettra des limites.
« ça, je peux pas refuser », pensa Lio
— OK, j'arrive. »
Lio s'allongea à côté de Lee et à ce moment précis son cœur battait à tout rompre. Oui, il l'aimait plus fort que tout. Un amour charnel et fusionnel. Il sentit son odeur, regarda ses yeux bleus, son visage d'ange. Tous deux se sont contemplés une bonne demi-heure avant que la discussion ne reprenne, mais cette fois si, moins légère.
« Tu crois que l'on va s'en sortir Lio
— Oui, après une nuit de sommeil bien méritée, on ira voir Boris, un Hacker de talent, une élite qui fait de faux papiers d'identité.
— Et après ?
— Nous enquêterons sur le tueur, il faudra passer chez mon frère, mais avant changer de voiture. On en louera une avec nos faux papiers que Boris nous offrira gracieusement ; mais maintenant on dort, à 100 € la nuit, faut amortir.
— Bonne nuit, mon prince
— Bonne nuit princesse »
***
Le tueur a suivi les conversations de la gendarmerie depuis son ordinateur ultra portable. De ce fait, il se rend aussitôt à l'épicerie que Lee et Lio ont braquée.
« Bonsoir, cher épicier ! Armé d'un pistolet automatique, il pointa le bout du canon sur le front du vendeur.
— Alors c'est ça la fin
— C'est ta fin, un coup de feu résonna et laissa sans vie l'épicier
Il se dirigea ensuite au poste de la gendarmerie, sonna à la porte principale
— Gendarmerie j'écoute !
— Je sais que vous êtes deux et que vous allez mourir très prochainement.
— C'est ce qu'on va voir, répondit le brigadier Stars. »
Le tueur se cacha derrière un véhicule et attendit la sortie du brigadier. Par chance pour le Bouchet de minuit, ils sont sortis à deux, en binôme. Deux coups de feu et deux gendarmes morts. Après l'hôpital psychiatrique, c'est une gendarmerie fantôme que le boucher assassin fêta avec mépris. Le tueur appela Lio.
« Bonsoir Lio.
— Enculé de débile dégénéré !
— J'ai une surprise pour Lee, 30 minutes pour aller chez sa mère.
— Va te faire foutre, on n’ira nulle part.
— Comment ça ! Vous faites ce que je dis, c'est moi qui commande bordel de, de, de, de, merde ; respectez les procédures ou il y aura d'autres, d'autres morts.
— De, De, De, Va chier ! Lio raccrocha.
Le tueur au sang froid se mit dans une colère noire, il cria de rage, il pleura de haine, bégaya nerveusement, transpira. Le criminel remonta dans sa camionnette pour retourner dans un lieu isolé dans la forêt et dormir un peu.
— C'était le boucher Lio
— Oui, et j'ai une bonne nouvelle, ce dernier à une faille
— Quoi donc ?
— Il perd tout sang froid quand il a une forte tête devant lui qui ne répond pas à ses caprices, ses procédures.
— Et alors ?
— ça nous donne un premier élément pour le contrer.
— Il en faudra bien plus.
— Je sais, mais on va le déstabiliser avec ça, le non-respect de ses procédures à la con.
— À la con ? Je le trouve très intelligent.
— C'est vrai, et ça peut être un second élément d'enquête. Chez les fous, il y a beaucoup d'élite : des musiciens, des écrivains, des chanteurs, des poètes, des tueurs ! Pour moi, c'est un frustré intellectuellement et ancien patient de l'hôpital psychiatrique les Orphelines. C'est un ancien militaire, vu le nombre de gendarmes qu'il a tué, c'est un vrai tireur d'élite. Il faut que mon cher ami Boris nous dresse une liste des dossiers de tous les patients ayant commis un crime. Et surtout, en plus de la flicaille, on va se retrouver avec un débile dégénéré au cul. »
***
Un premier point sur le tueur, il n'aime pas être désappointé, frustré par de misérables êtres humains. Avec un passé de douleur, Rémi Dover se venge sur tout ce qui bouge et qui ne respecte pas sa charte de vie, la soumission. Enfant surdoué, mais maltraité, il a vécu toute dans une cave jusqu’à l’âge de 17 ans lorsqu’une petite voix dans sa tête, sa seule amie, lui assigna d’en finir avec ses parents. Puis s’enfuis dans un squatte à Paris.
N’étant jamais sorti de son trou à rats, c’était un homme sans identité, inconnu. Un truand le prit en charge comme son fils, espérant trouver en lui une bonne relève pour tout son business malsain. Il lui apprit l'informatique et le hacking ainsi que les sports de combat et le maniement des armes. Sa haine de l’autre se développa avec les perspectives qui pouvaient accompagner l’usage de tous ces savoirs.
***
Le Sang Fou
1, 2, 3 âmes de rien je reviens
J'suis l'sang fou, j'me sens bien
Na, na, na ! Boum ! Boum ! Et plus rien
ne regarde ce sang qui coule, je suis maboule
Corps encore tout chaud, tu roules sur la foule.
Je t'ai tué, j'suis l'sang fou, puis plus rien
Je vous donne liberté, délivrance, puis je ne ressens plus rien.
Sang coagulé, plus d'intérêt
La faucheuse n'est qu'une dal’pé
J'aime tuer, mais que tu restes chaude beauté.
1, 2, 3 âmes de rien je reviens
J'suis l'sang fou, j'me sens bien
Na, na, na ! Boum ! Boum ! Et plus rien
ne regarde ce sang qui coule, je suis maboule
Corps encore tout chaud, tu roules sur la foule.
Je t'ai tué, j'suis l'sang fou, puis plus rien
Je vous donne liberté, délivrance, puis je ne ressens plus rien.
Sang coagulé, plus d'intérêt
La faucheuse n'est qu'une dal’pé
J'aime tuer, mais que tu restes chaude beauté.
***
Il est 11h00, quand Lio apporta le petit déjeuner sucré-salé que Lee aimait tant. Mini-viennoiseries, pancakes avec sirops d'érable, œufs brouillés, chocolat chaud.
« Tu n'as pas faim ? demanda Lee.
— Non, répondit Lio.
— Tu vas mourir si tu ne manges pas mon doux prince.
— Tu as raison.
Lio avait l’estomac retourné. Il grignota juste ce qu'il lui fallait et pensa à cette dure journée qu'il les attendait : rendez-vous avec Boris, changer de voiture, tuer ou se faire tuer...
— Allez, on file, tu termineras dans la voiture Lee.
— OK.
— Il faut abandonner la voiture, en prendra le métro pour allez chez Boris »
***
Lio est un pyromane, c'est pour cette raison qu'il fut interné toute sa vie. Petit, il déclara un incendie à la maison de ses parents en allumant un feu de cheminée avec trop de bois et de papier. Cette lumière et cette chaleur avaient sur lui un pouvoir hypnotique, il se sentait plus fort et plus excité. Malheureusement, le feu se propagea très rapidement dans tout le logis. Ses parents furent emportés par les flammes. Il ne se remit pas de cet accident.
***
Ils se dirigèrent dans la bouche de métro de la ligne 1 en direction de la poste du Louvre pour un échange téléphonique avec Boris.
Boris aime les beaux quartiers de Paris, mais n'aime pas les flics. Il a piraté le système de vidéosurveillance et le réseau de téléphonie par IP de la poste du Louvre et peut visualiser l'arrivée de Lee et Lio, choisir une cabine téléphonique pour les appeler ; en fait, il peut faire ce qu'il veut, il est chez lui.
« C'est bizarre Lio, personne ne nous regarde, chuchote Lee.
— Si, les mecs reluquent tes fesses
— ...
— Et ta beauté monumentale
— ...
— En effet, c'est bizarre, on devrait être déjà recherché et avoir nos têtes dans le journal télévisé et papier. Le boucher de minuit nous a rendu peut-être service sans le vouloir en tuant tout ce qui bouge dans notre patelin. Faudra que l'on passe dans un magasin acheter de la teinture pour cheveux et tout le tralala avant de faire nos papiers d'identité chez Boris.
— On n’a pas d'argent.
— Lui en a. »
Arrivés à la station Louvre-Rivoli, Lio et Lee allèrent rapidement à la poste du Louvre qui se trouve être est un énorme bâtiment du XIXe siècle. Ouvert 24h sur 24 et 7 jours sur 7 d’où le choix judicieux de cet endroit de Boris pour prendre contact avec les personnes friandes de ses services. Boris peut tout contrôler et effacer conversations et vidéos aux cas où la langue de ses interlocuteurs aurait fourché. Lio connaît bien le protocole de conversation avec Boris.
Lio et Lee entrent à la Poste du Louvre et se dirigent vers une cabine téléphonique.
« Et maintenant Lio ? On n’a pas de carte...
— Magie !
Lio décrocha un combiné et tapa sur le clavier virtuel une adresse IP, 192.168.10.34 suivi du code d'accès 1981, une caméra juste derrière les cabines téléphoniques.
— Tu te souviens que tu me dois au moins 20 000€ !
Lee regarda Lio sans étonnement, avec un air blasé.
— Boris ! Mon ami, comment vas-tu ? J'ai besoin d'une coupe de cheveux…
— Va te faire enculer toi et ta coupe de cheveux, dégage, vite !
Boris était tellement en colère, qu'il oublia le protocole de conversation. En effet, Boris est un coiffeur à domicile, et une coupe de cheveux signifie : papiers d'identité. Une adresse bidon est donnée, et le tour est joué. Il raccrocha.
— Et maintenant Lio ?
— Heu... Bien ? Tant pis, on prend le risque d'aller chez lui sans rendez-vous en espérant qui n'aura pas de client. C’n’est pas très loin, faut reprendre le métro, c'est dans une tour du 13e arrondissement de Paris.
— J'espère qu'il aura à bouffer, j'ai faim
— Tu penses encore à manger ! L’autre dingue a tué ton frère et ta mère et tu penses à manger ! »
Arrivés à la porte d’Italie dans le 13e, Lio et Lee observèrent les grandes tours de béton.
« C'est moche ! pesta Lee.
— Oui, et on s'en fout ! Allez suis moi ! C'est cette tour. Merde faut un pouce pour rentrer.
Un homme sortit de l’immeuble et ils purent entrer.
— Il en faut un encore pour l'escalier, faut un pouce pour les ascenseurs, faut un pouce pour tout ici, c'est devenu Fort Knox ! Y'avait des digicodes en panne avant... Merde ! Ah ! Une gentille dame ! Pouvez-vous nous aider à monter au 14e étage s'il vous plaît ?
— C'est impossible, chaque personne à une empreinte de pouce propre à son étage, désolé.
— Pas grave, merci. Merde !
— L'interphone, indiqua Lee.
— Boris Damone, Boris Damone, Boris Damone, là
— Allo !
— Boris ! Mon ami !
— Je viens te chercher, j'arrive.
— C'est un piège, murmura Lio, faudra rester sur nos gardes
— Bonjour, Lio, tu me présentes.
— On le fera chez toi.
— OK. »
Lee, Lio et Boris montèrent au 14e étage et entrèrent dans l'immense appartement. Boris n'eut même pas le temps de dégainer son arme qu’il eut le Desert Eagle de Lio dans la bouche.
— Alors, mon ami, donne-moi ton jouet, tu m'as pris pour un débutant
— ...
— Bon, tes 20 000€ tu les auras, mais pas aujourd'hui, hein ? Maintenant on doit acheter de la teinture pour nos cheveux et c'est toi qui vas y aller.
— ...
— Quoi ?
— humphhh !
— À oui pardon, mon flingue, hé hé ! Pas de connerie, hein ?
— OK, pas besoin d'aller acheter quoi que ce soit, j'ai tout ce qu'il faut, je suis coiffeur, ne l'oublie pas, ne l'oublie jamais !
— Si tu veux que j’aie de la mémoire, fait ce que je te demande, sinon je te balance aux flics.
— Il te faut quoi ?
— Une coupe courte pour Lee, cheveux blonds, et moi la même chose, mais en roux.
— Ah, ah, ah, très drôle, vous ne touchez pas à mes cheveux, pesta Lee.
— Tu préfères les garder morte ? On n’est pas encore recherché, mais ça ne serait tarder, mentionna Lio.
— Mes cheveux, tu ne coupes pas, blonds OK, avec un chignon.
— Non seulement on va te couper les cheveux, mais en plus tu auras des lentilles de contact noires !
Boris présenta une glace à Lee pour lui montrer à quel point elle était belle et méconnaissable.
— C'est vrai que je suis encore plus belle.
— Nous allons faire vos pièces d'identité et vos cartes de flics. Gendarmerie ou police nationale ? Demanda Boris.
— Police nationale, section criminelle, demanda Lio. »
Boris prit en photo Lee et Lio séparément ainsi qu'une à deux en la trafiquant via un logiciel puissant pour qu'elle devienne une photo de mariage. Il prit également leur empreinte pour les cartes de flics, identités et passeport.
Chapitre 2
Écrivons un livre - La Team

misslou
"Noir, c'est noir", on est vraiment dans le polar noir et aussi rouge -sang !!
J'ai lu le chapitre 1 et j'ai commencé à noter les personnages, mais j'ai vite arrêté car 2 paragraphes plus loin , ils étaient déjà tous morts !!
Ecrire le chapitre 2 sera un vrai défi : d'abord écrire dans le style polar, où " les lascars se traitent de connards"," c'est pas du Ronsard" !! mais utiliser cette langue ce doit être plutôt amusant ...
Ensuite, le 2ème défi est plus difficile : d'accord c'est de la fiction, de l'hémoglobine de cinéma, mais je ne sais pas si je pourrais tirer sur tout ce qui bouge, véhiculer toute cette violence, cette folie meurtrière même pour de faux, sans avoir pour de vrai tant de meurtres sur la conscience !
Il faut que je me trouve un moyen de participer, car l'histoire est bien menée, sans trop avoir de sang sur les mains ! Difficile !
J'ai lu le chapitre 1 et j'ai commencé à noter les personnages, mais j'ai vite arrêté car 2 paragraphes plus loin , ils étaient déjà tous morts !!
Ecrire le chapitre 2 sera un vrai défi : d'abord écrire dans le style polar, où " les lascars se traitent de connards"," c'est pas du Ronsard" !! mais utiliser cette langue ce doit être plutôt amusant ...
Ensuite, le 2ème défi est plus difficile : d'accord c'est de la fiction, de l'hémoglobine de cinéma, mais je ne sais pas si je pourrais tirer sur tout ce qui bouge, véhiculer toute cette violence, cette folie meurtrière même pour de faux, sans avoir pour de vrai tant de meurtres sur la conscience !
Il faut que je me trouve un moyen de participer, car l'histoire est bien menée, sans trop avoir de sang sur les mains ! Difficile !
misslou

Écrivons un livre - La Team
Modérateur
Modérateur
Peut-être que c'est justement le moment de faire intervenir notre ou nos commissaires afin que justement l'hémoglobine cesse un peu de couler... C'est une idée.
Écrivons un livre - La Team

misslou
Non, décidemment j'ai du mal à me lancer dans cette histoire. En effet, on pourrait faire intervenir un commissaire, mais je ne voudrais pas retomber dans une enquête comme celle de Gontran et son équipe, comme sur la page d'à côté. Il faut garder ici, cette ambiance d'un monde sans raison, où des fous sont prêts à tout et à n'importe quoi.... si un autre auteur se lance avec moi, alors.... avis aux amateurs... où alors, qui veut jouer au ping-pong avec moi ?... rendez-vous sur la page" au coin du feu" ?
misslou

Dixi
Le commissaire Verba arriva le cheveu hirsute et en pantoufles. Personne ne s'en offusqua connaissant l'individu.
C'était un personnage qui semblait vivre entre deux mondes : le monde réel et celui des rêves. Lent, extrêmement mou dans ses gestes et dans son apparence, mais doté d'une grande intelligence et d'un esprit vif. Lorsqu'il ouvrait la bouche, on était étonné deux fois. La première, de voir qu'un son pouvait sortir de ce corps à deux de tension, et la seconde lorsque l'on recevait son propos. Il ne parlait jamais pour ne rien dire comme s'il devait économiser ses forces.
Il était né à l'ère du tom-tom et devoir aujourd'hui communiquer avec un appareil qui lui reflétait son image le désobligeait profondément. Il aimait son personnage, mais pas son image. Moins il était surpris de se voir, mieux il se portait. Il soignait peu son apparence, pour tout dire, il souhaitait l'oublier.
Lorsqu'il apprit ce matin-là que deux fous furieux étaient en cavale après avoir décimé tout un asile et une gendarmerie, sa première réflexion fut "Comment est-ce possible ? » La seconde fut de demander à son équipe de dresser un portrait détaillé des deux hommes en fuite.
Et le voici à l'établissement psychiatrique des Orphelines sans avoir pu prendre son café tant son estomac s'était retourné devant cet horrible massacre. Il pâlit, et devant sa lenteur, on se demanda s'il n'allait pas nous claquer dans les pattes ou faire une chute de tension faramineuse. Mais il observait, scrutait, et inscrivait tout dans sa mémoire. Pour cela, il lui fallut du temps. Lorsqu'il entra dans la chambre 8, il eut un haut-le-coeur et faillit tomber en pâmoison. Autour de lui on s'inquiéta : " Voulez-vous un siège, un verre d'eau ? Vous êtes blanc comme un linge commissaire ! » Le commissaire s'assit sur une chaise d'enfant collée contre le mur. Vue d'ici, la scène prit une autre allure. Les membres des pauvres cadavres s'assemblaient pour former une sorte de paysage avec des monts et des rivières. Le commissaire se dit que le choc le faisait halluciner. Il demanda tout de même que des photographies soient prises sous cet angle et depuis le sol. Les idées farfelues de Verba ne surprenant plus personne, on s'exécuta.
Il passa la matinée à l'asile et scruta tous les coins et recoins puis s'en retourna à son bureau où avait déjà été déposé le dossier des deux malfrats en fuite. Il s'agissait d'un homme et d'une femme soignés pour schizophrénie, mais pas jugés dangereux par les médecins de l'établissement. Quelque chose ne collait pas. Ces deux là, en plus de leur handicap, semblaient porter une autre maladie, incurable celle-ci : la bêtise. Ils étaient profondément cons et "l'oeuvre d'art" de ce matin ne pouvait être la leur. L'assassin avait occis un Israélite, formé une croix de David avec son corps dans le but de brouiller les pistes. Ce n'était pas l'oeuvre d'un idiot antisémite, mais celui d'un pervers sanguinaire extrêmement intelligent. Ce qui le rendait extrêmement dangereux.
Le Commissaire Verba demanda qu'on lui apporte les clichés de ce matin. Il traça sur la photographie de la chambre 8, au feutre noir, les contours du paysage qu'il entrevue. Mont, montagnes, routes, cours d'eau se dessinaient sous ses yeux. Restait donc à savoir si ce paysage existait vraiment...
C'était un personnage qui semblait vivre entre deux mondes : le monde réel et celui des rêves. Lent, extrêmement mou dans ses gestes et dans son apparence, mais doté d'une grande intelligence et d'un esprit vif. Lorsqu'il ouvrait la bouche, on était étonné deux fois. La première, de voir qu'un son pouvait sortir de ce corps à deux de tension, et la seconde lorsque l'on recevait son propos. Il ne parlait jamais pour ne rien dire comme s'il devait économiser ses forces.
Il était né à l'ère du tom-tom et devoir aujourd'hui communiquer avec un appareil qui lui reflétait son image le désobligeait profondément. Il aimait son personnage, mais pas son image. Moins il était surpris de se voir, mieux il se portait. Il soignait peu son apparence, pour tout dire, il souhaitait l'oublier.
Lorsqu'il apprit ce matin-là que deux fous furieux étaient en cavale après avoir décimé tout un asile et une gendarmerie, sa première réflexion fut "Comment est-ce possible ? » La seconde fut de demander à son équipe de dresser un portrait détaillé des deux hommes en fuite.
Et le voici à l'établissement psychiatrique des Orphelines sans avoir pu prendre son café tant son estomac s'était retourné devant cet horrible massacre. Il pâlit, et devant sa lenteur, on se demanda s'il n'allait pas nous claquer dans les pattes ou faire une chute de tension faramineuse. Mais il observait, scrutait, et inscrivait tout dans sa mémoire. Pour cela, il lui fallut du temps. Lorsqu'il entra dans la chambre 8, il eut un haut-le-coeur et faillit tomber en pâmoison. Autour de lui on s'inquiéta : " Voulez-vous un siège, un verre d'eau ? Vous êtes blanc comme un linge commissaire ! » Le commissaire s'assit sur une chaise d'enfant collée contre le mur. Vue d'ici, la scène prit une autre allure. Les membres des pauvres cadavres s'assemblaient pour former une sorte de paysage avec des monts et des rivières. Le commissaire se dit que le choc le faisait halluciner. Il demanda tout de même que des photographies soient prises sous cet angle et depuis le sol. Les idées farfelues de Verba ne surprenant plus personne, on s'exécuta.
Il passa la matinée à l'asile et scruta tous les coins et recoins puis s'en retourna à son bureau où avait déjà été déposé le dossier des deux malfrats en fuite. Il s'agissait d'un homme et d'une femme soignés pour schizophrénie, mais pas jugés dangereux par les médecins de l'établissement. Quelque chose ne collait pas. Ces deux là, en plus de leur handicap, semblaient porter une autre maladie, incurable celle-ci : la bêtise. Ils étaient profondément cons et "l'oeuvre d'art" de ce matin ne pouvait être la leur. L'assassin avait occis un Israélite, formé une croix de David avec son corps dans le but de brouiller les pistes. Ce n'était pas l'oeuvre d'un idiot antisémite, mais celui d'un pervers sanguinaire extrêmement intelligent. Ce qui le rendait extrêmement dangereux.
Le Commissaire Verba demanda qu'on lui apporte les clichés de ce matin. Il traça sur la photographie de la chambre 8, au feutre noir, les contours du paysage qu'il entrevue. Mont, montagnes, routes, cours d'eau se dessinaient sous ses yeux. Restait donc à savoir si ce paysage existait vraiment...
Dixi

misslou
Lio et Lee revenaient de la Porte d'Italie. Le soir tombait.
- J'en ai marre, Lio. Je veux aller chercher ma mère.
- T'en fais pas, dès qu'on a les faux papiers, on loue une voiture et on s'en occupe, ma toute belle.
- Pas d'accord ! Il l'a tuée ! Où alors elle est dans les pattes de ce malade, je sais pas ce qui s'rait le pire ...
Lio prit la main de sa blonde amie et l'amena doucement vers la station du SURL, Système Ultra Rapide de Liaison.
- Viens, on va aller manger un morceau, t'en fais pas, on va parler de tout ça.
En descendant les marches, Lio pensait à son frère, trop tard pour lui . Et à sa mère. Le tueur avait perdu son sang-froid, Mais maintenant ? Ce sale type avait sûrement déjà zigouillé la mère Teng, mais ça il pouvait pas le dire à Lee.. Quand ils auraient tous les deux, leurs fausses cartes de flics, section criminelle, ça va dégager!
Lee le suivait à présent, docile et sans mot dire. Bercée par le mouvement de la foule qui semblait les porter, elle se laissa guider vers le quai d'embarquement...
- J'en ai marre, Lio. Je veux aller chercher ma mère.
- T'en fais pas, dès qu'on a les faux papiers, on loue une voiture et on s'en occupe, ma toute belle.
- Pas d'accord ! Il l'a tuée ! Où alors elle est dans les pattes de ce malade, je sais pas ce qui s'rait le pire ...
Lio prit la main de sa blonde amie et l'amena doucement vers la station du SURL, Système Ultra Rapide de Liaison.
- Viens, on va aller manger un morceau, t'en fais pas, on va parler de tout ça.
En descendant les marches, Lio pensait à son frère, trop tard pour lui . Et à sa mère. Le tueur avait perdu son sang-froid, Mais maintenant ? Ce sale type avait sûrement déjà zigouillé la mère Teng, mais ça il pouvait pas le dire à Lee.. Quand ils auraient tous les deux, leurs fausses cartes de flics, section criminelle, ça va dégager!
Lee le suivait à présent, docile et sans mot dire. Bercée par le mouvement de la foule qui semblait les porter, elle se laissa guider vers le quai d'embarquement...
misslou

misslou
Dans l'espace cylindrique du SURL qui filait à vive allure, propulsé sans aucun frottement dans le tube souterrain, Lio et Lee se regardaient sans parler. Leur nouvelle apparence physique les fascinait toujours.
Ils arrivèrent en un rien de temps dans la banlieue Sud cette fois, aux portes de Fontainebleau...
***
Ted Verba, affalé sur le siège de son bureau, lisait lentement le rapport du brigadier Alfonse Stars relatant une agression dans une petite épicerie de banlieue. La description d'un maghrébin et d'une asiatique était le début du fil qu'il allait tirer pour démêler tout ça. Où ces deux-là pouvaient -ils bien être ?
***
Après avoir dormi dans les cartons entassés du marché couvert, Lio et Lee avaient été réveillés par les premiers commerçants venus installer leur étal. Le temps était gris, un petit vent glacé vous gelait les côtes. Protégés sous un abri bus, Lio partagea le pain brioché qu'ils venaient d'acheter. Ils restaient silencieux. Il n'y avait rien à faire pour le moment.
Maintenant, leurs pas les menait irrésistiblement vers un point qu'ils ne connaissaient pas, comme une attraction contre laquelle il n'est nul besoin de résister. Ils allaient en direction de la forêt, se tenant par la main, marchant comme deux objets téléguidés, suivant le plan d'un autre ? vers un avenir incertain...
Ils arrivèrent en un rien de temps dans la banlieue Sud cette fois, aux portes de Fontainebleau...
***
Ted Verba, affalé sur le siège de son bureau, lisait lentement le rapport du brigadier Alfonse Stars relatant une agression dans une petite épicerie de banlieue. La description d'un maghrébin et d'une asiatique était le début du fil qu'il allait tirer pour démêler tout ça. Où ces deux-là pouvaient -ils bien être ?
***
Après avoir dormi dans les cartons entassés du marché couvert, Lio et Lee avaient été réveillés par les premiers commerçants venus installer leur étal. Le temps était gris, un petit vent glacé vous gelait les côtes. Protégés sous un abri bus, Lio partagea le pain brioché qu'ils venaient d'acheter. Ils restaient silencieux. Il n'y avait rien à faire pour le moment.
Maintenant, leurs pas les menait irrésistiblement vers un point qu'ils ne connaissaient pas, comme une attraction contre laquelle il n'est nul besoin de résister. Ils allaient en direction de la forêt, se tenant par la main, marchant comme deux objets téléguidés, suivant le plan d'un autre ? vers un avenir incertain...
misslou

Lionel Belarbi
Un grand merci pour vos efforts, ça rend bien je trouve. Vous avez du talent et de l’imagination à revendre. Et l'illustration est excellente. Bon courage pour la suite !
En avant ! Nous sommes tous dans la même galère Nous ramons, nous ramons, encore et encore Et la vie nous fouette avec ses grands airs Nous guide jusqu’au sang pour ne pas perdre le nord
https://www.monpetitediteur.com/la-psychotheque.html/
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