Les soubrevestes - chapitre 10 (Le prince)
- Par membre-admin
- Le 20/03/2018
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Bienvenue dans le monde des capes et des épées où se mêle amour, intrigues et histoire de France... suite du chapitre 10
" Dès que vous êtes entrées en ce lieu, Mesdames, j’ai su qui vous étiez et ce que vous veniez chercher..."
Ce donjon de Bourges ou comme on l’appelait « cette grosse » tour était majestueuse, mais surtout impressionnante avec ses blocs de pierre taillés en pointe qui ornaient toute l’enceinte extérieure. De tout temps elle avait été destinée à défendre la ville et était toujours utilisée ce jour à des fins militaires, mais enfermait aussi une prison.
En montant les 164 marches qui amenaient aux logements et au bureau du gouverneur, Ambre et Jane se sentaient à la fois intimidées par ces murs fortifiés, mais également fébriles, se demandant encore comment Giuseppe allait pouvoir entrer en contact avec elles dans une telle place forte. Elles se questionnaient sur l’attitude que prendrait le gouverneur qui les avait vues naître en cette forêt de Compiègne. Pourrait-il leur en apprendre un peu plus sur leur origine ? Cet homme, Henri II de Condé qui avait été de toutes les batailles aux côtés d’Henri IV, avait défendu le roi actuel, Louis XIII, face à sa mère la reine Marie de Médicis. Il avait également été dans sa jeunesse un défenseur de la réforme et, mais aujourd’hui, la combattait de toutes ses forces. Comment donc cet homme, un des grands du royaume, allait-il accueillir ce petit groupe, dont ces jumelles, qui allaient probablement raviver des souvenirs qu’il préférerait voir enterrer définitivement.
Lorsque le prince de Condé observa ces gens entrer dans son bureau, rien ne pouvait se lire sur son visage de son étonnement et des émotions qui purent le submerger lorsqu’il posa son regard sur les deux femmes. Habitué qu’il était de cacher ses sentiments, lui qui dû subir pendant de longues années la régence et les humeurs des deux rois qu’il avait servis.
Ce fut, comme à l’accoutumée, Romance qui prit la parole :
« Monseigneur, nous avons fait un long chemin pour vous rencontrer, depuis le grand Louvre où le roi et Messire le Cardinal ont bien voulu nous recevoir au sujet d’une affaire quelque peu délicate.
Le prince restait impassible, mais ses yeux ne quittaient pas les deux femmes restées en retrait :
– Ma mère (1) était une femme exceptionnelle qui aima mon père et ses enfants d’un amour profond. Elle fut faussement accusée d’avoir empoisonné son époux. On l’emprisonna et ce n’est que des années plus tard que son honneur ainsi que le mien furent rétablis. Cette injustice la poussa parfois à prendre des risques en aidant des dames de son entourage qui comme elle, pouvaient voir leur réputation entachée par de sordides soupçons.
Condé s’approcha des deux femmes :
– Alors que j’étais à la Cour du roi Henri IV, ma mère me pria de porter assistance à une de ses femmes de parages qui était dans une situation délicate. C’était une personne de petite noblesse, si ma mémoire ne me fait pas défaut, elle s’appelait Anne. Anne de Vincenot. J’allais moi-même prendre épouse et je demandais à ma fiancée si elle accepterait à ses côtés cette jeune femme, ce qu’elle admit. Puis les choses se précipitèrent et à peine mariés, nous dûmes fuir les assiduités du roi envers la nouvelle princesse.
Le prince se tut, reprit son souffle et continua :
– Dès que vous êtes entrées en ce lieu, Mesdames, j’ai su qui vous étiez et ce que vous veniez chercher. Votre mère est morte en couche à Compiègne. Mon épouse et moi avons donné des ordres pour que sa suivante soit inhumée chrétiennement. Nous avons ensuite engagé deux nourrices et j’ai demandé à un de mes compagnons de retourner sur Paris avec les deux nouveaux-nés et de leur choisir deux familles qui sauraient les élever. Ce qui a été fait.
Le prince retourna s’asseoir. Romance s’approcha et tendit vers Condé les deux anneaux qu’avaient reçu les deux femmes à leur naissance, les deux surmontés d’un faucon avec gravé à l’intérieur le prénom de chacune, la date de 1609 et Compiègne. L’homme regarda à peine les bijoux, visiblement il les connaissait :
Avant de donner l’ordre de ramener les enfants à Paris, nous les avons d’abord fait baptiser. Vous n’ignorez pas que ma mère avait épousé la religion réformée. Elle avait entendu parler d’un groupe qui se faisait appeler “les faucons de bourgogne” et vénérait un prêtre irlandais, Malachie, qui avait prédit la fin de la papauté. Immédiatement, elle entra en sympathie avec eux et j’avoue qu’à une époque de ma vie j’ai également été intéressé par eux. Aussi, c’est tout naturellement que j’ai fait fabriquer ces deux anneaux pour les remettre à chacune des enfançonnes.
Romance reprit la parole :
– Mon Seigneur, différents éléments nous laissent à penser que cette société secrète, les faucons de bourgogne, est toujours active et que surtout elle serait dangereuse et pour le royaume et pour l’Église, auriez-vous des informations à ce sujet ?
– Comme vous venez de le souligner, il s’agit d’une société secrète probablement acquise à la cause des Hasbourg qui même s’ils sont catholiques sont plus tolérants quant à la cause de la réforme. Aussi ont-ils soutenu un temps la reine mère Marie de Médicis aujourd’hui réfugiée à Bruxelles. Je ne sais rien de leurs agissements actuels, mais ce ne sont pas les amis de notre roi. Aussi c’est sans réserve que je vous offre mon aide.
Le groupe s’inclina et s’apprêta à quitter la pièce lorsque le prince les retint :
– Il est fort probable que d’autres portent un tel anneau et qu’il s’agisse là d’un signe de reconnaissance. Si j’ai moi-même quitté toute sympathie pour la foi protestante, d’autres n’ont pas fait ce choix et peuvent être dangereux. »
- Charlotte de la Trémoille : https://fr.wikipedia.org/wiki/Charlotte-Catherine_de_La_Tr%C3%A9moille
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