La chevalière des Brigades rouges

Cette histoire, écrite sur le forum par les membres du site "Écrivons un livre" a été corrigée de ses fautes, répétitions et incohérences pour le confort des lecteurs et la beauté du texte.

Nous n'avons pas modifié le style d'écriture des auteurs ni leurs tournures de phrase. Nous n'avons pas non plus altéré au déroulement de l'histoire.

Nous pouvons dire que "La chevalière des Brigades rouges" est restée "dans son jus", légèrement filtré avec juste quelques essences agréables pour en rehausser l'arôme.

 

 

Chapitre 1 - Chapitre 2 - Chapitre 3 - Chapitre 4 - Chapitre 5 - Chapitre 6

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Chapitre 1

 

Le ciel était gris et pluvieux, seules quelques mouches virevoltaient sur les carreaux de la cuisine. Quelques assiettes sales traînaient dans l’évier, emmagasinant entre elles les reliefs d’un repas probablement composé de pizzas. Des verres, une bouteille de vin entamée, finissaient de planter ce décor de lendemain de soirée de foot à la télé.

Les cheveux défaits, une robe de chambre déboutonnée cachant maladroitement une chemise de nuit froissée, Julienne regardait par la fenêtre en se demandant ce qu’elle allait faire de cette journée qui commençait si mal, plus propice à traîner la jambe jusqu’à son canapé plutôt qu’à sortir.

Mais sait-on toujours ce que vont réserver les 24 prochaines heures d'une vie...
Écrivons un livre (Béatrice) - 14/06/2016

Mais le moment n'était pas le plus judicieux pour des pensées philosophiques. Il fallait réagir maintenant. Surtout ne pas se laisser hanter par ce spleen naissant. Bouger, sortir, agir, voir du monde, exister en sorte. Un long soupir accompagna Julienne dans la salle de bain. Le miroir, cruel, lui rappela la soirée détestable passée avec Nino. Le mascara noyé par les larmes de la dispute formait des petites croûtes noires au coin des yeux. Elle n'avait évidemment pas pris le temps de se démaquiller avant de s'écrouler dans son lit, cette nuit, après que Nino lui ait si soudainement avoué que...

À bout, Julienne se jette sous la douche fraîche. Ne plus penser à Nino. Sortir de cet appartement, prendre l'air et le temps de la réflexion. Voilà les objectifs de la journée ! Virginie29 - 14/06/2016

Elle lui avait raconté la veille son rêve de chaussettes qui bipaient… Après avoir enlevé les piles, elles bipaient toujours, puis elle les fracassa sur le sol et le son ne s’arrêtait pas…

- Finalement Nino, c’était mon réveil qui sonnait depuis plus d’un quart d’heure ! J'ai ouvert les yeux en transe avec l’envie de tout casser ! Nino, j’en ai assez de cette vie où il ne se passe jamais rien…

- Tu as raison Julienne, le mauvais temps c’est le temps qui dure
Puis il s’est levé et est parti chercher une bière pour finir de regarder le match…
Julienne ne voulait pas en rester là, elle poursuivra plus tard la conversation. Qu’est-ce qui lui avait pris d’insister de la sorte… C’était évident qu’à un moment Nino allait être excédé !
Dixi- 14/06/2016

Elle l'avait pourtant suivi jusqu'au salon et s'était plantée devant lui, les mains sur les hanches, saisie d'une colère qu'elle ne s'expliquait pas encore...
« - Est-ce que tu m'écoutes quand je te parle ?
-Tu me fatigues, Julienne...
-Arrête ce match et regarde-moi ! »

Nino lui avait jeté un coup d'œil. Il s'était armé de la télécommande et avait monté le son. Circé - 15/06/2016

Excédée, Julienne attrapa son manteau et claqua la porte de l'appartement sans se retourner. Le sentiment qu'elle ne reverrait jamais ce lieu l'effleura quelques secondes.

Elle savait que le travail de Nino le détruisait à petit feu. Son job de surveillant dans un hyper marché l'obligeait à partir aux aurores et à rentrer à la nuit tombée. Parfois, il lui racontait, sous forme d'anecdotes, ses journées à scruter les clients et les employés. Julienne percevait l'amertume et le désespoir de Nino derrière l'humour noir. 

Leur couple se délitait peu à peu. 

Julienne dévala l'escalier. À chaque marche, elle avait le sentiment d'abandonner une idée sombre.

Dans la rue, elle respira un grand coup. Son regard erra sur les façades grises sous la pluie.
Et maintenant ?

À sa gauche, un bip régulier et léger se fit entendre. Laetitia - 15/06/2016

Elle n'avait pas su éviter la flaque d'eau, l'attention trop focalisée sur ce bip incongru qu'elle reconnut de suite. Le temps d'un soupir en constant l'état comique de ses ballerines infondées et de tourner la tête pour découvrir la provenance du bip, celui-ci s'était tu.

« Ma pauvre fille tu délires ! Julienne croise son propre regard dans le reflet de la vitrine de la boulangerie. C'est le même bip que dans mon rêve... » Julienne se sourit dans la glace. Heureusement que Nino ne l'entend pas ! Virginie29 - 15/06/2016

Mais revenons à Julienne, qui était-elle ? Déjà le prénom, donné par une mère qui se rêvait d’avoir le même papa poule d’une série télé du même nom et dont l’ado de service, prénommée Julienne était la parfaite réincarnation de la fille modèle des années 80 : fringuée à la mode, des petits frères et sœurs chiants comme il se doit, mais pas trop, mère absente, mais qui faisait un job génial, dans une société toute aussi géniale et qui s’entendait génialement avec sa fille les rares fois où elle venait récupérer sa progéniture pour les vacances ce qui évidemment ne pouvait qu’être génialement génial !

Aussi lorsque Julienne fut présentée pour la première fois à Nino, se découvrirent-ils un point commun qui devait les souder de manière durable : leur prénom ! Comment pouvait-on donner à sa fille un prénom de ratatouille et à son fils un prénom tout droit issue de la Calabre lorsque le nom de famille était MARTIN : Nino Martin !

Ensemble, ils pouvaient se remémorer tous les calembours, les sourires moqueurs, les soupirs navrés de porter de tels patronymes. Il y avait de quoi fonder un collectif pour la protection des enfants victimes des fantasmes télévisuels de leurs parents et des chanteurs de cornichons. Haut les cœurs, les Jennifer, Brian Joubert et autre Wendy Bouchard, vous n’êtes pas seuls, Julienne et Nino comprennent votre douleur et la partage : Vive les prénoms démodés, de beauf, de has been : votre communauté est grande !

C'est perdu dans ses pensées qu'elle était passée devant la boulangerie et qu'elle entendit ce fameux bip, non pas celui du coyote, mais d'une paire de chaussettes.
Écrivons un livre (Béatrice) - 15/06/2016

Dans la vitrine, un singulier gâteauIllustration1 meringué attira son regard. Une pâtisserie aux couleurs criardes que l'on aurait cru découpées dans une plaque de polystyrène. Jaune, rouge, vert, c'était véritable un feu d'artifice surmonté de multiples macarons. Julienne se demanda ce qui avait pu passer par la tête du boulanger. Était-ce une commande que le client n'était pas venu chercher à l'heure dite et que l'artisan essayait, vaille que vaille, de vendre ? À la cime de l'improbable œuvre pâtissière, une petite paire de chaussettes, l'une bleue et l'autre rouge, trônait. Des chaussettes ou des chaussures ratées ? Était-ce un gâteau de baptême ?

Les deux petites chaussettes semblaient affublées d'une paire d'yeux. " Le client a peut-être fui en voyant cette pâtisserie. En tout cas, c'est ce que j'aurai fait moi " se dit Julienne.

L'étrange bip résonna de nouveau, paraissait provenir du gâteau, Julienne décida d'entrer. Laetitia - 15/06/2016

« Ma pauvre Julienne, tu deviens folle ! Ce tic tac dans la tête et ces chaussettes qui te suivent partout... » 

Les pieds mouillés dans ses ballerines elle finit par croire que c'était parce qu'elle avait froid aux pieds qu'elle voyait en tout lieu ces vêtements de pied. Et la pizza n'était pas son mets favori, sans doute que ce merveilleux gâteau meringué correspondait plus à ses envies que ce fromage dégoulinant sur des olives et deux tranches de jambon qui ont dû être vendues à l'origine sous cellophane. 

Le froid, le crachin et l'appétit de sucré ont eu raison de sa colère. Elle acheta le merveilleux gâteau et décida de rentrer, d’ignorer les bips, d’ignorer les chaussettes et surtout d’ignorer Nino.
Dixi - 16/06/2016

La pluie redoublait d'intensité. Le carton d'emballage de la pâtisserie meringué se ramollissait dangereusement. Julienne hâtait son pas vers l'appartement. Un conducteur indélicat frôla alors soudain le trottoir, faisant jaillir une gerbe d'eau malodorante sur la jeune femme. Décidément, cette soirée débutait très mal. Julienne tenta de remettre en place la mèche de cheveux mouillée qui lui tombait dans les yeux, mais elle devait tenir le carton détrempé des deux mains sous peine de perdre définitivement le contenant et le contenu ! Gênée par sa frange humide et aplatie Julienne n'avait pas remarqué la 2 CV noire qui venait de s'arrêter à sa hauteur. 

« - Je suis désolé de vous avoir inondé, mille excuses. Je peux vous amener quelque part ? 
Julienne fronce les sourcils, souffle sur sa mèche récalcitrante et toise l'individu.

- Vous croyez que j'n’ai pas assez de soucis comme ça ? »

Ignorant le conducteur et accélérant l'allure pour parvenir à la porte d'entrée de l'immeuble Julienne, d'un coup d'épaule se met enfin à l'abri. Sur le palier l'appartement, elle réalise alors qu'elle va forcément retrouver Nino dans quelques secondes. 

Puis, le visage du chauffeur de la 2 CV s'interpose quelques instants avec celui de Nino dans l'esprit de la jeune femme. « Il avait l'air charmant ce type » pense-t-elle.

La porte s’entrouvre. Un bruit parvient de la cuisine. Nino est bien là. 
Virginie29 - 16/06/2016

La bouilloire sifflait, Nino était toujours avachi sur le canapé devant son match de foot. Avait-il seulement remarqué que Julienne s'était absentée ? 

« Buuuuuutttt !!!! » hurla-t-il au comble de l'excitation.

Julienne eut une soudaine envie de pleurer. Depuis combien de mois leurs étreintes ne soulevaient-elles plus un tel entrain ? Autant ne pas compter. Elle se changea et s'essuya rapidement. 

Dans la cuisine, elle déballa le gâteau, en coupa deux parts qu'elle disposa sur des assiettes Hello Kitty, héritage de son enfance lointaine. Elle mit la bouilloire en route et se prépara un thé, également dans une tasse à l'effigie de la petite chatte blanche. 

« Tiens Nino, le match est fini, on partage ? » Julienne déposa une des deux parts de gâteau devant lui, et commença à déguster sa part. 

Son compagnon regarda avec étonnement l'édifice meringué surmonté d'une chaussette, puis jeta un coup d'œil à son amie. Un sourire se dessina sur son visage hâlé et il éclata de rire.

« Oui, je sais, mais goûte-le, je suis certaine qu'il est délicieux ! »

À la première cuillère avalée, la physionomie de Nino changea. Il sembla faire peau neuve, insouciant et plein d'espoir en l'avenir. C'était le jeune homme sûr de lui qu'elle avait rencontré.

« Ce gâteau… humm… c'est vrai qu'il est bon… mais il me fait un drôle d'effet. Qu'est ce qu'il y a dedans ? »

Julienne sourit à son tour. « Non, ce n'est pas un "space cake". Je l'ai acheté à la boulangerie au coin de la rue ». Mais, même si elle n'osait pas se l'avouer, Julienne se sentait également bizarre.

« Il faut que je te dise quelque chose Julienne. Je ne sais pas si c'est le moment. À vrai dire, je ne voulais pas te le dire du tout. Mais là, il faut que cela sorte. Je te quitte. J'ai démissionné et j'embarque sur un voilier lundi prochain. Je vais le ramener en Guadeloupe pour son propriétaire. J'ai toujours rêvé de cela ».

Julienne resta interdite.
Laetitia - 16/06/2016

 

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