Les descriptions

ecrivonsunlivre Par Le 06/06/2017 1

Dans Devenir écrivain : nos conseils en écriture

Les descriptions

Devons-nous, comme Zola, être le plus réaliste possible dans notre roman en travaillant intensément notre description ou écouter les conseils de Paul Valéry qui voyait dans la description une denrée qui se vend au kilo ou Stendhal qui exécrait la description matérielle ?

Je dirai juste qu’il faut faire attention où l’on met la description

Si l’on est dans le feu de l’action, et que l’on narre un événement, on met en œuvre un aspect temporel. Or la description a un caractère intemporel, elle s’attarde sur des objets ou des êtres statiques et ceci risque de rompre votre action.

Par exemple, lorsque je vous décris le moine Guillaume, nous ne sommes pas dans une action, nous sommes dans la voiture qui parcoure un long chemin et ma description sera même très utile à faire passer le temps qui sera long.

Et ce voyage est très long, j’en profite donc pour aussi décrire Paris. Description très utile pour la suite de l’histoire, ainsi, je « plante le décor » pour mes futures actions. Dans ce cas, la description me sert à donner de la consistance à mon roman et lui apporte un peu plus de réalisme.

Par contre, vous pouvez également utiliser la description afin de freiner le récit, elle peut permettre au lecteur de faire une pose entre deux actions. Attention à bien doser, il faut qu’elle fasse souffler le lecteur et non qu’elle ne l’endorme.

La description d’une personne

Êtes-vous physionomiste ? Si l’on vous demandait de décrire votre père ou votre mère, le pourriez-vous ? Pas facile…

Je vous donne quelques petites astuces.

D’abord, visionnez la personne dans sa globalité : est-elle grande ou petite, forte ou mince, âgée ou jeune, comment sont ses cheveux, comment est-elle habillée… Notez tout cela sur votre page.

Ensuite nous allons plus en détail en commençant par le haut (il faut bien commencer quelque part). On regarde ses cheveux : ils sont courts ou longs, de quelle couleur, comment sont-ils coiffés ? Ses yeux : la couleur, la forme, les sourcils, les cils. Le nez, fin, gros, avec une bosse, en trompette. La bouche sera fine, large, les dents seront bien blanches ou non soignées, un homme pourrait avoir de la moustache ou de la barbe. La mâchoire sera forte.

On redescend sur le corps : le cou, les épaules, le torse, est-il mince ou musclé, comment sont les vêtements, de quelles couleurs, de quel style, propres ou chiffonnées…

Les jambes sont elles longues, courtes, une femme aura une jupe et un garçon un short par lequel on pourra voir des mollets larges et poilus.

Les pieds seront petits ou grands, les orteils fins si peu que l’on soit chaussé en nu-pieds, on peut au contraire porter des bottes.

Maintenant, mettez-y un peu de vocabulaire et de « comme », « tel un », « on aurait dit un »… C'est très important le vocabulaire !

Par exemple, au lieu de dire, « des grands yeux noirs » vous pouvez écrire « ses yeux couleurs charbon » ou pour un cou large vous écrirez « un cou de taureau posé sur des épaules fortes et bien bâties ».

Un visage vieux peut être ratatiné, fripé, ridé, fané. Un visage jeune sera frais, lisse, rose, éclatant, rayonnant.

Un nez pourra ressembler à une grosse pomme de terre, il pourra être alcalin, bosselé, court, long, délicat.

Les yeux… Attention, vous ne devez pas omettre de décrire le regard. Les yeux seront, verts, bleus… petit, grand, écartés, rapprochés, luisants, sec, rouges et étincelant. Ce pourront être des petits yeux de cochon, un regard de fouine, un regard franc, un regard pétillant, des yeux arrogants, un regard malin, vide, pénétrant, inquisiteur… La description du regard est essentielle, car elle vous donne la possibilité d’en offrir davantage sur le caractère de votre personnage.

Et n’oubliez pas que votre description doit se porter sur l’essentiel, car il faut laisser de la place à l’imagination du lecteur.

Évidemment, mon expérience d’artiste peintre me donne l’aisance de décrire mes personnages comme si je les peignais avec le mélange des teintes, des couleurs et des matières.

Il faut retoucher sans cesse la peinture jusqu’à l’obtention d’une création frôlant la perfection. Lorsque je peins, il arrive un moment où je laisse mon tableau de côté et je le reprends quelques heures ou jours plus tard avec un regard frais. Je vous le conseille afin de peaufiner vos personnages et vos descriptions dans votre roman

Votre roman doit se lire de manière fluide tout en gardant à l’esprit l’atteinte d’un dénouement exaltant pour le lecteur. A la relecture de votre roman (vous vous souvenez, au moins vingt fois !) c’est l’occasion parfaite de vous débarrasser des phrases sans signification et des descriptions qui n’apportent rien à l’histoire : évitez de décrire pour faire joli et gardez cela pour la poésie.

Ah oui, j'ai failli oublier, la réponse de la semaine dernière est 1899 (et c'est bien l'année de naissance l'Alfred Hitchcock.)

(Retrouvez quelques documents et illustrations de recherche sur le compte pinterest du site Pinterest)

Vous procurer le roman dans sa totalité

Vous trouverez toute une série de conseils en écriture publiés sur l’année 2017.

Les membres du site ont pu durant cette année voir illustrer ces conseils au fil de l'écriture du Malleus.

Aujourd’hui, l’auteure a publié son roman. Vous ne pourrez donc en lire sur le site que les premières pages. Les conseils, quant à eux, resteront consultables.

Episode 14 - les descriptions dans un roman

Illustration : Marie-Laure KÖNIG 

Un peu de documentation... sur notre Pinterest

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Commentaires

  • misslou

    1 misslou Le 07/06/2017

    Un bel épisode, bien mené. Le simple fait de prendre la route et de découvrir un nouveau lieu, Paris et la nouvelle abbaye de St Germain, suffit à l'intérêt de ce passage et on peut apprécier la jolie façon dont les choses sont dites, les yeux baissés, les curiosités retenues, les descriptions très bien menées et qui ajoutent à cette ambiance, qui calment le jeu sans endormir le lecteur.

    Au tout début, les préparatifs d'Alayone et toute l'histoire des différentes pierres sont intéressants (et les "os de chat noir" aux vertus curatives, c'est sûrement un fait réel..., sachant le soin qui est donné à la documentation). Et la petite histoire du chat Grizzli qui suit clandestinement sa jeune maîtresse est bienvenue aussi.
    (Je signale au passage "la majestueuse porte papale...bien ancrée entre ses deux tours" et non pas "encrée", quasiment à la fin.)

    Que va-t-il se passer à présent ? Le décor est planté. Le Moine Guillaume est dans les parages. Un ami. Et Alayone en a peu. On passe maintenant à une vraie ouverture du récit, tout est possible....merci, à mercredi....

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