Ryan, joueur de tennis égoïste, tricheur au poker et pilleur d’épaves, part à Toulouse, à la recherche du mystérieux trésor gaulois de Brennus. Il doit y rencontrer Lionel Leloup, un promoteur immobilier véreux, dont la fille Lorelei rêve de devenir actrice.
Maëlle, jeune bretonne amoureuse de Ryan, va l'espionner et suivre les conseils de Wanda, une ancienne Miss Languedoc qui s’est fait escroquer par Lionel Leloup. Les deux femmes vont élaborer un plan afin de se venger de ces hommes narcissiques, avec la complicité de Sylvain, leur voisin photographe.
Ce que nous en avons pensé
Je tenais à présenter mon respect à l’auteur qui est sorti de sa zone de confort, en quittant le monde du triathlon et des intrigues policières, pour une histoire fraîche, saupoudrée de culture et d’espionnage.
Enfin un écrit où l’hémoglobine, la perversion, le spectaculaire voyeurisme ne s’invitent pas à chaque page. Nous sommes loin des James Bond et c’est aussi cela qui nous permet d’être facilement exaltés par ce récit. Chacun d’entre nous, si tant est que nous soyons légèrement téméraires, pourrait vivre cette aventure. Il y a certes de belles voitures et des châteaux magnifiques où des bals costumés animent les lieux, mais lorsque l’on sait qu’un petit truand peut en pousser les portes, nous sommes autorisés de penser : « Pourquoi pas nous ! » Il faut bien rêver un peu et c’est ce que nous offre Jean-Christophe CASTAING dans cette lecture.
Il est une autre raison qui nous permette de nous projeter dans la vie de Maëlle et de Ryan, car l’amour y a aussi une place prépondérante. Des sentiments humains où la confiance se perd dans les faits de société de notre siècle exacerbé par des réactions très contemporaines.
« Amoureuse d’un égoïste », confirme que notre jugement est communément erroné, que nous devons être vigilants sur les suppositions conditionnées par notre inconscient et qu’il est souvent malvenu de tirer des conclusions hâtives sur certaines situations. Le titre du roman est l’ultime pensée de la principale protagoniste, cependant, notre héros est loin d’être égoïste, car il n’oblige pas sa fiancée à le suivre dans ses déboires, bien au contraire. Ce qu’il réalise, il l’entreprend en vue d’une vie meilleure à ses côtés, mais surtout parce qu’on ne lui a pas laissé d’alternative plus convenable…
On retrouve également dans ce récit les différentes facettes de l’amour : le possessif qui est le plus égoïste et qui bien souvent ne trouve pas une fin heureuse. Le passionnel que l’on considère à tort comme étant le grand amour bien qu’il en soit la plupart du temps les origines. Le dévoué, qui peut être motivé par le véritable amour, mais il s’agit plus communément d’un sentiment de devoir. Puis se présente l’amour véritable qui n’attend rien en retour.
Nous sommes habitués à la plume épurée dans un écrin de culture de l’auteur et ce roman ne déroge pas à la règle. Je vous invite donc à vous délecter de ce moment sucré tel un bonbon de votre enfance, à savourer et à découvrir cette fiction acidulée sur fond d’espionnage sans artifice, car il n’en est nul besoin. L’écriture est délicieuse, aussi belle que la morale de l’histoire.