Les traits de caractère de vos personnages

Par Le 07/09/2020 0

Dans Devenir écrivain : nos conseils en écriture

Le caractere de vos personnages

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Les traits de caractère de vos personnages

Dans un premier temps, lorsque vous faites entrer un personnage dans votre récit, demandez-vous s’il sera le héros, un personnage clé, un personnage secondaire ou l’antagoniste ?

Ensuite je vais vous parler de Jung…

Mais qu’a à faire Jung dans cette histoire ?

Le psychiatre Carl Gustav Jung pensait que toute notre personnalité est réunie dans le soi, où se situe l’archétype central de la personne psychique, qui concerne l’esprit, la pensée.

Il définissait douze archétypes : le sage, l’innocent, l’explorateur, le dominant, le créateur, l’ange gardien, le magicien, le hors-la-loi, l’amoureux, le bouffon, l’orphelin et le héros.

Ce sont ces archétypes que vous allez utiliser pour imaginer les protagonistes de votre roman...

En premier lieu, il est important de réfléchir aux trois rôles qu’aura le personnage que vous allez mettre en scène. Après avoir dressé soigneusement son portrait robot, vous déterminerez ses traits de caractère.

S’il s’agit de votre personnage principal, il devra porter l’intrigue, même si ce n’est pas à lui qu’il arrive quelque chose au début de votre histoire. Mais il devra ensuite être directement impliqué. C’est lui qui sera contraint de relever toutes les missions.

Les complications pourront être en lui, il devra dépasser ses peurs, avoir des expériences négatives, aller outre les émotions les plus fortes. Mais les difficultés pourront également venir de l’extérieur

Il faudra donc bien définir le caractère de votre personnage. Et c’est là que les archétypes entrent en jeu. Réfléchissez à son trait de caractère principal que vous pourrez ou non alléger par un autre archétype.

C’est par ce trait de caractère qu’il provoquera l’émotion chez le lecteur. Trouvez la faille comme dans les comics par exemple, s’il n’en a pas, c’est ce qui lui arrive qui doit causer l’émotion.

Pour finir, votre personnage doit avoir ses propres valeurs et c’est celles que vous devrez mettre en avant dans votre récit. Vous l’aurez compris, il doit avoir de la consistance.

Pour en revenir aux archétypes, je vous dresse une liste de chaque rôle qui les définit.

Les archétypes de Jung retranscrits dans l'écriture

Archétype du sage

Le sage qui est celui qui intellectualise, qui souhaite acquérir sans se lasser de nouvelles connaissances, sa raison d’être est la libre pensée.

S’il n’est pas le héros de votre roman, grâce à sa sagesse il va conseiller ce dernier et le pousser dans l’aventure, car il est celui qui sait tout et qui voit tout avant tout le monde. De par son expérience également, il sera souvent là à point nommé, dans les moments clés. Il est celui qui a les solutions.

Ce sera Yoda voire même "La force" dans la guerre des étoiles.

Archétype de l’innocent

L’innocent est optimiste, il part à la conquête du bonheur. Il a un tempérament positif. C’est une personne qui souhaite se sentir parfaitement adapté au monde.

S’il n’est pas le héros, ce sera le personnage qui se laissera influencer par l’autre camp, qui basculera et montrera ainsi au héros ce qu’il aurait pu devenir si cela avait été son cas.

Ainsi votre principal protagoniste, en le regardant, aura des moments de doutes : et s’il avait raison ? Pour que votre personnage provoque encore plus d’émotion au lecteur, faites en sorte qu’on l’aime beaucoup au début de l’histoire. Et pour que ce retournement soit plausible, il faut que vous l'ameniez doucement tout en laissant planer des doutes dans la tête du lecteur : est-il vraiment passé du côté obscur ?

Il deviendra alors un nouveau challenge pour votre héros : ne pas l'abandonner !

Vous avez ce type de personnage dans "Les Animaux fantastiques : Les Crimes de Grindelwald", en la présence de la douce Queenie, fiancée de Jacob, qui cherche un moyen pour que leur union puisse avoir lieu en toute légalité.

Archétype du magicien

Le magicien est un grand révolutionnaire. Il donne un second souffle à ceux qui l’entourent, mais encore pour lui-même.

S’il n’est pas le héros, il va l’obliger à se dépasser, il testera sa détermination, ce qui lui redonnera confiance en lui dans les moments de doute. Plus il sera victorieux, plus il sera décidé à poursuivre sa quête.

Le magicien est un être créatif qui a plus d’un tour dans son sac et pour que le héros soit encore plus fort, ce dernier se doit de surpasser son maître tout en allant vers des directions qu’il n’aurait jamais soupçonnées.

Souvenez-vous de Gandalf dans "le seigneur des anneaux" ou de Dumbledore dans "Harry Potter"…

Archétype du hors-la-loi

Le hors-la-loi est le rebelle, à ne pas confondre avec le magicien. Lui nous parle d’insoumission. Il ne souhaite pas changer le monde, mais il transgresse les lois, il provoque en méprisant totalement l’opinion des autres. C’est le côté sombre, celui de la rébellion.

En général on retrouve ce trait de caractère dans l’antagoniste des romans, c’est l’opposant du héros.

Il doit être fort et se montrer être un véritable obstacle au bonheur du personnage principal.

L’antagoniste est l’être ou la chose que combat le personnage principal tout au long du roman. Les obstacles sont des éléments ponctuels qui viennent mettre des bâtons dans les roues de votre héros et l’empêchent d’avancer aussi aisément qu’il le voudrait.

Les obstacles que rencontre votre héros ne sont pas forcément tous provoqués par l’antagoniste. Il peut très bien y avoir par exemple une tempête de neige qui retarde le gentil sans que celle-ci soit déclenchée par le méchant.

L’antagoniste doit donc être le challenge de votre personnage principal, celui contre lequel il va se battre. Il révélera aussi ses imperfections, ses faiblesses, ses failles. Il lui parlera de ses parts d’ombres pour l’obliger à basculer du côté obscur de la force : ta ta ta taaa tata ta tata ! Vous l’aurez compris, c’est le méchant, le vilain, le sournois, le noir : Dark Vador, Voldemort…

Archétype de l’ange gardien

L’ange gardien à la sensation d’être plus fort qu’autrui et souhaite donc le protéger. Il veut avant tout écarter de toute souffrance ceux qu’il préserve, c’est un peu un pygmalion.

S’il n’est pas le héros, ce sera celui qui le soutiendra dans sa quête. J’ai en tête le personnage de Samsagace Gamegie, Sam, qui accompagne Frondon dans sa quête de détruire l’anneau de Sauron (Le seigneur des Anneaux).

Il est l’allier du héros sans pour autant être supérieur à lui. Il est à l’écoute de tout, aide à réfléchir, à ce qui doit être fait, le soutient dans les moments difficiles, lui remonte le moral quand c’est nécessaire, voit le mal où il est, fait en sorte de le garder en sécurité, a des intuitions... C’est en quelque sorte une part que le héros ne possède pas, l'ange gardien le compète. Il est aussi là pour renforcer le message que vous voulez faire passer, peser le pour et le contre par exemple.

Votre personnage principal n’est pas un être supérieur, même les super héros ont des failles. L’ange gardien est là pour lui montrer d’autres possibilités, mais également pour compléter son caractère. Regardez dans les films policiers par exemple, dans un tandem vous avez toujours le flic sérieux et celui un peu fou.

Mais attention tout de même : il ne faut pas qu’il prenne la place du héros !

Archétype du bouffon

Le bouffon c’est le fou du roi. Il nous enseigne le rire, mais également l’autodérision. Il ne fait pas semblant, il ne porte pas de masque, subtil, il parvient à faire tomber ceux de son entourage.

S’il n’est pas votre personnage principal, il est celui qui mettra de l’humour dans votre roman, il a une vision des choses légère, comique ou sarcastique.

Pour lui rien n’est grave et c’est ainsi qu’il dédramatise les situations. Il permet au lecteur de se détendre un peu entre deux scènes puissantes.

Aussi, comme c’est le fou du roi, il s'autorise à tout dire, même ce qui est désobligeant pour le héros, il attaque son ego. Et parfois cela peut faire du bien de le remettre à sa place !

Comme la folie est inattendue, le fou offrira au lecteur un point de vue décalé. Ce sera le rôle de la bonne copine comique qui a toujours de fabuleuses réparties pour détendre l’atmosphère.

Archétype du créateur

Le créateur est un assoiffé de liberté. Il se délecte de nouveauté. Il créer, transforme, produit pour laisser une trace de son passage dans notre monde. Il est divertissant, non conformiste, mais aussi autosuffisant.

Voici encore un personnage qui pourrait bien être l’antagoniste. Un vrai méchant : un savant fou !

Ce personnage devra montrer une réelle blessure psychologique qui permettra au lecteur de comprendre pourquoi il en est arrivé à un tel niveau de génie dans la cruauté.

C’est le Jocker !

Deux choix s’offrent à vous : soit on connait dès le début son histoire et l'on sait pourquoi il est devenu aussi méchant, soit on le découvre à la fin. Si vous choisissez la deuxième option, menez doucement le lecteur à cette découverte, sans trop en dire non plus le long des pages. Souvenez-vous, un roman est écrit à 50 % par l’imagination de celui qui le lit !

Archétype du dominant

Le dominant c’est le leader, c’est lui qui dicte les règles du jeu. Il est en général stable, mais il est préoccupé par l’excellence, il est très souvent égoïste, dans le sens où il exige tout des autres pour la simple et bonne raison, qu’il pense être celui qui détient le savoir universel.

Il est celui qui veut devenir président, calife à la place du calife, renverser le pouvoir. À vous de choisir s’il sera votre héros. Si vous décidez de ne pas le rendre sympathique, faites en sorte qu’il agisse pour la bonne cause, car dans le cas contraire, il deviendra l’antagoniste.

Archétype de l’explorateur

L’explorateur qui est le voyageur intrépide. Il part souvent « la tête dans le guidon », il a l’esprit ouvert surtout lorsqu’il s’agit d’aventure et de nouveauté.

Indiana Jones !

Avec lui votre roman devra être actif, rebondissant, tenir en haleine, ne laissez que de rares moments au lecteur pour souffler. Votre héros prendra tous les risques, même les plus osés, et en sortira toujours victorieux. Attention toutefois à la crédibilité de la situation.

Archétype de l’amoureux

L’amoureux ne vit que pour l’amour, il obéit sans relâche à son cœur. C’est un grand sensible. Il chérit l’amour sous toutes ses formes et adore le répandre.

Si vous choisissez d’en faire votre héros, donnez-lui également d’autres traits de caractère, car celui-ci risquerait fort d’être fade et de lasser le lecteur.

Il sera celui qui est malheureux en amour et qui le trouve enfin à la fin de l'histoire. Ou l’inverse, il a perdu son grand amour et nage dans la mélancolie.

Ce trait de caractère pourra être utilisé par exemple comme la faiblesse de votre personnage principal, et devenir son challenge : surmonter sa déception, ses craintes, sa tristesse, sa colère pour enfin trouver le bonheur.

C’est le personnage rêvé des romans à l’eau de rose, soit c’est un pygmalion, soit c’est un amoureux !

Archétype de l’orphelin

L’orphelin est l’Homme blessé qui ne parvient pas à soigner ses traumatismes. Il se sent trahi ou désabusé. Il aimerait tant que l’on s’occupe de lui, mais ne connaît que des déceptions.

Ce pourrait être un bon début pour votre roman à vous de voir ensuite s’il sera votre personnage principal ou l’antagoniste pour qui la douleur s’est transformée en sentiments destructeurs.

Dans tous les héros des comics, vous avez une part d’orphelin. Comme pour l’amoureux, votre héros ne doit pas avoir uniquement ce trait de caractère, il doit correspondre à une faille qui fait partie de lui et dont toutes ses actions se trouvent être colorées.

Vous pouvez rappeler ses traumatismes dans les situations difficiles ce qui mettra encore plus de crédits à la scène et provoquera de la compassion du lecteur même si le héros prend la mauvaise décision.

Archétype du héros

Le héros est l’Homme de pouvoir. Il est dynamique, aguerri, vaillant, énergique et il utilise ses capacités et ses talents dans sa lutte active pour le pouvoir ou l’honneur.

Bref, c’est votre héros ! Enfin c’en est la base, car s’il n’était que cela, le lecteur ne s'y attacherait pas.

Souvenez-vous, votre personnage principal doit avoir de la profondeur et des faiblesses. Il devra rencontrer des obstacles qui ne sont pas forcément tous provoqués par l’antagoniste. Un tremblement de terre, des aliennes qui débarquent… Et pour un héros, des obstacles il en faut beaucoup et de tous genres.

En conclusion

Chaque personnage est important, à vous de bien définir leurs traits de caractère et leurs rôles dès le début de votre histoire. Faites des fiches que vous compléterez au fur et à mesure de l’évolution de votre roman pour ne pas oublier un détail essentiel.

Marie-Laure KONIG

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