Les soubrevestes - chapitre 10 (suite)

Par Le 20/02/2018 0

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Bienvenue dans le monde des capes et des épées où se mêle amour, intrigues et histoire de France... suite du chapitre 10

Alors qu’elle était à sa toilette, Ambre entendit un léger grattement, elle se tourna vivement pour découvrir qu’un papier avait été glissé sous la porte. Elle se leva de son tabouret et se précipita dans le couloir, mais le messager avait déjà disparu. Elle prit prestement le message et lut :

« Allons ! Construisons-nous une ville et une tour dont le sommet touche le ciel. » 2

Les soubrevestes semaine 5

Depuis le matin, ils avaient chevauché en s’arrêtant simplement pour abreuver les chevaux. Le soir arrivait et il était maintenant temps de chercher à se loger.

Leur mission était claire : en savoir plus sur cette confrérie des Faucons de Bourgogne. Qui la composait ? Étaient-ils nombreux ? Quel était leur but ?

Tous avaient accepté ce mandat, mais aucun n’avaient des objectifs semblables : Ambre et Romance souhaitaient retrouver Giuseppe Lumbini, Jane espérait en découvrir plus sur ses origines, Jacob était en quête de gloire et d’aventures quant à Raoul il obéissait au roi. De plus, la troupe qui s’était formée avait resserré leurs liens et même s’ils ne l’avouaient pas, poursuivre le voyage ensemble ne leur déplaisait pas. Jacob était le moins enthousiaste, car ses sentiments restaient toujours aussi vifs pour dame Aliénor et aucun d’eux n’était retenu au Louvre par une quelconque envie ou un intérêt particulier.

Raoul comme Jeanne aimaient l’aventure, d’ailleurs ils s’étaient reconnus et sans qu’aucune émotion ne les affecte, ils ressentaient l'un pour l'autre une vague attirance. Romance savait qu’après cette aventure qui avait commencé pour lui en l’abbaye de Saint Jean aux Bois, la Compagnie de Jésus aura certainement une nouvelle mission à lui confier. Restait Ambre, très mystérieuse, ses sentiments et ses aspirations n’étaient pas encore réellement bien définis. Retrouver une parente, apprendre que ses origines n’étaient pas de la lignée des Saintclair avait été un choc dont elle se remettait à peine. L’amour fou qu’elle avait éprouvé pour Lumbini s’était quelque peu émoussé avec le temps et les événements. Elle n’avait aucune idée de ce qui se passerait si elle avait l’ancien prêtre à nouveau devant elle. Inutile pour le moment de penser à l’avenir, elle galopait vers son destin en compagnie de trois charmants cavaliers et d’une sœur qui ne l’était pas moins.

Un village paru au loin et avec lui une promesse d’auberge. Hommes comme chevaux avaient besoin d’une bonne nuit de repos avant de reprendre la route vers Bourges 1 où ils espéraient rencontrer le prince de Condé.

L’hôtellerie où ils avaient choisi de s’arrêter était simple et d’apparence bien tenue. Elle pouvait tous les accueillir et fournir aux deux femmes une chambrière pour les aider dans leur vêture.

Alors qu’elle était à sa toilette, Ambre entendit un léger grattement, elle se tourna vivement pour découvrir qu’un papier avait été glissé sous la porte. Elle se leva de son tabouret et se précipita dans le couloir, mais le messager avait déjà disparu. Elle prit prestement le message et lut :

« Allons ! Construisons-nous une ville et une tour dont le sommet touche le ciel. » 2

Ambre était abasourdie, Giuseppe lui avait fait remettre un billet, mais comme à l’accoutumée, il utilisait des versets bibliques. À elle de déchiffrer le sens de ces quelques mots. Ce verset n’était pas en latin, l’ancien prêtre savait que l’éducation protestante de la jeune femme n’avait pas permis qu’elle comprenne cette langue.

Elle retourna dans sa chambre où l’attendait la servante et Jane. Ambre tendit le message à sa sœur et demanda ensuite à la chambrière de les laisser. Elles restèrent toutes deux un moment silencieuses, une évidence : leur groupe était suivi, sans doute par des membres des faucons. Ambre prit la parole :

« Giuseppe m'informe qu’il sait où je me trouve et qu’il peut me joindre à sa guise, mais il fait mention d’une tour, probablement un endroit où il souhaite que je me rende :

- Ne peut-il être plus clair ?

- Cette précaution lui est habituelle, parler à travers la Bible afin que seul le destinataire du message puisse en comprendre la teneur. Il faut que j'apprenne ce qu’est cette tour et que j'y sois présente. S’il vous plaît, pas un mot de cela à ces messieurs. Je dois d’abord le rencontrer et connaître ses desseins. »

Jane acquiesça, elle-même ne quitterait pas sa sœur de l'oeil, et de toute façon, avant de dire quoi que ce soit à un représentant des jésuites ou du roi, elle devait s'instruire davantage sur cette confrérie et sur ce religieux puis voir ensuite quel était son intérêt.

L’heure de dîner approchait et les deux dames descendirent dans la salle de l’auberge où les attendaient déjà les trois hommes. Tous étaient de bonne humeur malgré la fatigue. Romance, de par son âge, sa position de prêtre et du fait qu’il avait reçu la mission de la main même du roi et du cardinal, s’était improvisé chef du groupe. Aussi c’est tout naturellement que Jane se tourna vers lui et lui posa cette question :

« Que ferons-nous mon père une fois arrivés à Bourges ?

- Mes amis de la congrégation mettront des appartements à notre disposition pour le séjour. Un message leur est déjà parvenu à ce sujet. L’Église a beaucoup œuvré pour rétablir la vraie foi et combat sans relâche les hérétiques huguenots aidée en cela par le Gouverneur, le prince de Condé.

- Et ensuite ?

- Ensuite, nous nous rendrons au donjon royal où vit le prince. Ce donjon aussi appelé la grosse tour 3. »

Jane resta impassible, mais Ambre avait blêmi. Romance remarqua cette soudaine gêne, mais il préféra se taire. Les sœurs cachaient quelque secret, mieux valait ne rien dire et être vigilant.

Quant à Jane et Ambre, elles connaissaient désormais le sens du message de Giuseppe et l’endroit où il se manifesterait : la tour de Bourges.

 

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