Les soubrevestes - chapitre 9 (suite)

ecrivonsunlivre Par Le 05/02/2018 0

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Bienvenue dans le monde des capes et des épées où se mêle amour, intrigues et histoire de France... chapitre 9 (suite)

Romance fut admiratif, décidément ce cardinal était rusé. Garder un tel secret que celui de la naissance de ces deux femmes et réussir cet exploit avec leur consentement, en leur offrant une autre enquête qui les éloignerait de Paris, tout en aidant les affaires de l’État, relevait du génie !

Les soubrevestes semaine 5

Jacob s'empressa dans les bras de sa bien-aimée, Aliénor de La Vega, tandis que Raoul d’Aspremont et Romance, ne déviant par de leur mission, demandèrent rapidement audience au Cardinal.

Jane retrouva Paris avec plaisir et les appartements du Luxembourg avec encore plus de joie. Ambre l’accompagnait. Avoir découvert cette sœur mystérieuse la remplissait de bonheur et le voyage depuis l’Écosse en passant par Compiègne avait permis aux jumelles de faire plus ample connaissance.

Leur destin avait été complètement différent, l’une élevée par une simple servante au Louvre, l’autre par une famille d’ancienne noblesse écossaise, mais qui avait dû fuir la France pour le Nouveau Monde afin de se protéger de tous les pourfendeurs de huguenots. Ambre avait aimé son existence à Plymouth, mais vivre en bord de mer tous les jours de sa vie d’enfant et ensuite d’adolescente lui avait donné des envies d’évasions. Et Giuseppe lui en avait offert l’occasion. Et même si les choses ne s’étaient pas déroulées comme elle le souhaitait, elle ne regrettait pas son choix, ne serait-ce que parce qu’elle avait cette sœur sous les yeux si semblables à elle physiquement, mais aussi moralement :

« Pensez-vous vraiment que nous sommes issues d’un haut lignage ? 

Jane prit un instant pour répondre :

– Cet anneau que nous avons reçu chacune semble le prouver. Mais n’oublions pas que nous avons été abandonnées et séparées et que par conséquent nos véritables parents n’ont aucune envie de faire notre connaissance. Pour eux nous n’existons pas.

– Et ce faucon gravé sur nos bagues ?

– Il s’agit d’un emblème, probablement de cette société secrète auquel votre ami Giuseppe parraît appartenir. Il sera important après avoir fait la lumière sur nos origines de le retrouver et de savoir ce que prônent ces gens.

– D’après Le Seigneur de Carteret, cette société n’est ni protestante ni catholique. Elle remet certes en cause le principe que le Pape est le représentant de Dieu, mais elle n’épouse pas pour autant la religion huguenote.

– Toutefois, renier le pape c’est renier le roi… »

 

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Le Roi et le Cardinal écoutaient avec grand intérêt Romance qui leur détaillait les aventures du groupe depuis qu’ils avaient quitté le Louvre pour l’île de Sercq jusqu’à Whithorn pour finir ensuite sur les dernières découvertes à Compiègne.

 

Les retrouvailles des sœurs jumelles avaient particulièrement captivé le roi qui tenait plus que tout à épargner l’honneur de son père, même s’il était bien placé pour comprendre qu’il avait été impossible pour ce dernier de s’attacher à sa mère, la reine Marie, monstre d’égoïsme.

Il savait la faiblesse qu’avait feu le bon roi Henri pour les jeunettes et comment il s’était emballé pour Charlotte de Montmorency. Cette jeune fille à peine nubile alors que lui était déjà un barbon. Et il était vrai que cette dernière, fiancée au marquis de Bassompierre, jugé rival dangereux par le vieux roi, dû se marier, par ordre du roi, au prince de Condé moins redoutable, parce que réputé pour préférer les damoiseaux.

Toutefois Condé avec l’honneur planté haut et ne supportait pas les avances du roi pour son épouse et avait mieux aimé l’extraire de la cour de France en fuyant pour Bruxelles. Fuite qui avait d’abord amené le couple à s’arrêter à Compiègne. Le Cardinal prit la parole :

« Si la princesse de Condé a mis deux enfants au monde à Compiègne, il ne peut s’agir des génitures de son mari. Le mariage a eu lieu le 17 mai de cette année 1609 et le départ pour Bruxelles fut prit peu de mois après. Aussi le père de ces enfants ne peux être que le premier fiancé le Marquis de Bassompierre ou… feu le roi Henri !

Le roi fut pris d’un hoquet. Si ces femmes étaient des bâtardes de sang royal, le scandale allait être immense comme il le serait de toute façon si un accouchement secret de la princesse de Condé était connu. Il fallait continuer à dissimuler cette histoire.

Richelieu et Romance suivaient le cheminement de la pensée royale, le cardinal prit alors la parole :

– Nous savons Sir que la princesse de Condé est très pieuse, amie de votre épouse la reine Anne et que ce n’est pas une personne qui aime les intrigues. Peut-être que lui permettre de revoir ses filles dans le plus grand secret serait une bonne chose pour ces trois femmes acceptent de se taire pour le bien de l’État ? Ensuite pourrions-nous donner à ces dames un nouveau but afin de détourner leur attention. Retrouver la piste de Lumbini par exemple. Peut-être que la même troupe, nos deux mousquetaires et de Don Romance, pourrait les assister dans leur quête.

Romance fut admiratif, décidément ce cardinal était rusé. Garder un tel secret que celui de la naissance de ces deux femmes, peut-être même les demi-sœurs du roi. Et réussir cet exploit avec leur consentement, en leur offrant une autre enquête qui les éloignerait de Paris, tout en aidant les affaires de l’État, relevait du génie !

Le roi acquiesça :

– Très bien, dites à ces Dames que la princesse les attendra demain ici même à la même heure. Nous devons mener cette affaire promptement ! »

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