Lionel BELARBI - « La psychothèque » ou la communauté des fous

Par Le 03/01/2017 2

Dans Nos auteurs

Lionel BELARBI

Fiche auteur

Des petits mots de l'auteur :

« Ce livre est basé sur une histoire vraie ; la mienne ; la vôtre ? Seuls les noms des personnages et du pôle psychiatrique d'un grand hôpital sont fictifs. Je raconte la vie en hôpital psychiatrique en France telle que je la vois, et sans oublier mon voyage chez les fous. Dans ce livre, j'utilise souvent le mot "fou" de façon non péjorative et à titre d'humour. D'ailleurs, je suis fou, et sur notre belle mère la Terre, nous le sommes tous plus ou moins. Je m'exprime souvent vulgairement aux premier ou second degrés selon l'humeur; à vous, mes très chers lecteurs, de deviner le sérieux, l'atroce vérité, ou bien l'humour. Je prends souvent un malin plaisir à mélanger le rire et les larmes. Dans tous les cas, je reste sincère, sans langue de bois et je vous livre un avis très personnel de la psychiatrie. Je n'ai pas la prétention d'écrire une œuvre littéraire, mais un journal de ma vie, une lettre ouverte. »​

Belarbi la psychoteque

L'auteur :

« Je suis Lionel Belarbi ou Lio, Léo, bref, l’homme qu’il vous faut. De passage depuis le 8 février 1981 à 18 h 30 dans cette vie nauséabonde – à cause d’une histoire de pomme –, et pour un départ imminent vers ce que l’on appelle le paradis. Enfin pour le paradis, ce n’est pas certain, mais je me complais à rêvasser. D’origine algérienne grâce à ma mère et russe par mon encu… de père. La grossièreté́ que j’utilise envers mon géniteur est loin d’être gratuite, il m’a abandonné à la naissance… »

Écrivain bipolaire à la plume corrosive, poétique, parfois humoristique ou tragique, mais toujours authentique.

L’œuvre :

« La psychothèque » ou la communauté des fous

Ce livre, écrit dans la douleur par Lionel Belarbi, pendant ses séjours en internement psychiatrique, relate des faits bien tristes de la dure réalité en psychiatrie.

Parfois raconté avec beaucoup d'humour, car la vie en établissement psychiatrique est riche en rencontres en tout genre ; amour, amitié, camaraderie, il n'y a pas que du mauvais à être interné.

Lionel Belardi y fait également une analyse sur les conditions d'isolement pour les cas les plus durs et le staff est scruté avec son œil d'expert de l’autre côté du mur.

Ce livre est un volume de 200 pages d'émotions fortes. 

Lionel BELARBI  - La psychothèque

Extraits :

L’amitié en hôpital psychiatrique :

Il est très important, voire vital, de se faire des amis en HP. Je parle bien sûr des patients qui ont conservé leurs réflexions et raisonnements. Être seul et enfermé dans une unité, entouré de schizophrènes en permanence, est traumatisant. Comme je l’ai mentionné précédemment, discuter avec ces patients est intéressant, mais fatigant. Je ne généralise pas, un schizophrène bien soigné n’entre pas en ligne de compte. L’idéal est d’avoir un ami qui a la même maladie que vous et surtout, un état stabilisé. Bien sûr, nous, bipolaires en phase maniaque, ne sommes pas faciles à vivre non plus. Julien, comme moi, est bipolaire et nous nous entendions parfaitement. Malheureusement, Julien a dû faire une sacrée connerie pour être transféré en secteur fermé. Quel con ! Julien était mon seul ami à l’esprit clair, me voilà bien seul. L’amitié peut être dangereuse pour quelqu’un qui ne sait pas reconnaître les symptômes des malades. Ce côté vicieux de l’amitié est néfaste pour les novices de la psychiatrie. Un patient bipolaire en phase maniaque ou un schizophrène en plein délire sont à éviter. Un dépressif peut vite voir son état se dégrader avec ce type de patient. Je ne suis pas psychiatre, j’émets juste un avis important, car j’ai très bien observé les patients aux différents troubles mentaux. J’en suis à ma cinquième hospitalisation dans trois hôpitaux psychiatriques et c’est toujours la même rengaine. 

Je conseillerais donc aux dépressifs et bipolaires de converser uniquement avec des patients stables, bien soignés et prêts à sortir. Évitez les patients qui délirent et racontent leur vie de façon décousue. Mais également de rompre tout contact avec un ancien patient rencontré à l’hôpital une fois votre sortie définitive. Tous ces conseils sont souvent difficiles à appliquer dans de nombreux hôpitaux psychiatriques, car beaucoup mélangent tous les cas de troubles mentaux ; bon courage. En effet, sachez que même si votre place coûte au pays mille euros environ par jour, vous n’êtes pas un touriste dans un hôtel 4 étoiles, vous êtes chez les fous.

Double face de Julien

Mon ami Julien a un comportement bizarre. Aujourd’hui, il m’ignore, s’énerve, je ne peux même plus lui adresser la parole sans que cela l’agace. Notre amitié se dégrade depuis que son psychiatre a fortement baissé son traitement. En effet, de 300 gouttes de Loxapac (neuroleptique) par jour, Julien n’en prend plus.

Il a du mal à dormir, a un visage menaçant quand il me regarde droit dans les yeux, comme s’il cherchait à me combattre.

Il m’accuse de choses que je n’ai pas commises et de trahison. Bref, il est en plein délire. Cependant, le seul à subir son changement de comportement, c’est moi. Avec les autres patients, il reste adorable et joyeux, je ne sais plus quoi penser. Créer des liens d’amitié dans un hôpital psychiatrique est à double tranchant. J’aurais dû prendre mes précautions et garder mes distances. Notre amitié s’est construite trop rapidement et dans un lieu peu adapté.

Liens

Blog : 

Retrouvez "La psychothèque" ou la communauté des fous dans notre sélection du mois.

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