Notre Avignon off

ecrivonsunlivre Par Le 13/07/2017 0

Dans Chroniques d'ici et d'ailleurs

Nous avons vu en trois jours une vingtaine de spectacles. Nous pouvons difficilement faire mieux !

Au festival off d’Avignon, plus de mille vous sont proposés. Inutile de préciser que l’on ne peut les voir tous, même sur un mois.

Voici notre petite sélection à nous. Nous ne vous parlerons que de ceux que nous avons appréciés…

Notre off à nous

Intra-muros

Un metteur en scène sans doute émérite dans sa profession, mais lourd en amour va se voir dispenser son premier cours de théâtre en prison. Seuls deux détenus se présentent, Kevin, un jeune délinquant et Ange, la cinquantaine qui n’est là que pour accompagner son ami.

Alexis Michalik auteur de « Le Porteur d'Histoire » nous embarque une nouvelle fois dans son univers de façon magistrale. Tout y est : l’humour, des instants très sérieux, très durs, et aussi de l’émotion.

Des rebondissements dans une histoire bien ficelée. Pièce interprétée par Alexis Michalik, Jeanne Arènes, Bernard Blancan, Alice de Lencquesaing ou Sophie de Fürst (Paul Jeanson, Faycal Safi, Raphael Charpentier.

Intra muros

Venise n’est pas en Italie

C'est notre chouchou de cette année !

« Venise n'est pas en Italie » est le premier roman d'Ivan Calbérac et c’est une grande réussite !

Émile à 15 ans, il vit à Montargis, entre un père doux-dingue et une mère qui lui teint les cheveux en blond depuis toujours, parce que, paraît-il, il est plus beau comme ça.

Un jour, la fille qui lui plaît  le plus l’invite à Venise…

Seul en scène joué magistralement par Thomas Solivérès qui nous conte une histoire vraie, c’est un petit bijou, du baume pour le cœur et de l’huile pour les zygomatiques, même les plus rouillés.

À voir ABSOLUMENT !

Venise n est pas en italie

La main de Leïla

Une histoire d’amour sur fond de rébellion algérienne. À l’ombre d’octobre 88, dans un garage secrètement transformé en salle de spectacle, Samir joue les plus grands baisers du cinéma que l’État censure.

À ne surtout pas manquer, on y apprend beaucoup de choses sur les mœurs algériennes. L’émotion est ponctuée de quelques notes d’humour. On passe un agréable moment.

Interprétée et coécrite par Aïda Asgharzadeh (qui joue également dans « les passagers de l’aube ») et Kamel Isker (qui joue également le Cid)

La main de laila

Le K

Je suis toujours impressionnée par les acteurs capables de réciter un livre en lui donnant vie. Ici, on se trouve dans le carré d’un bateau et on écoute l’histoire du K dite par le marin Michel Benizri.

Le K, une inquiétante forme noire, vivant en mer, qui vous suit tout le long de votre vie.

http://www.groupemaritimedetheatre.com/

Le k

Un tramway nommé désir

Blanche prend le tramway nommé désir et se rend chez sa sœur qui est mariée à un ouvrier d’origine polonaise. Blanche est précieuse et lui plutôt rustre.

J’attendais avec hâte la prestation de Francis Lalanne, et contrairement à quelques dames âgées qui étaient restées sur Brando, et je n’ai absolument pas été déçue. Francis Lalanne nous offre une magnifique prestation, il donne une autre dimension au personnage. Blanche qui monte en puissance tout le long de la pièce est bouleversante.

Un très bon moment. Francis Lalanne nous a confié qu’à la fin de la représentation, les acteurs devaient se dire qu’ils s’aimaient tant ils étaient, durant une heure et demie, imprégnés de leurs rôles.

À voir absolument.

Untramwaynommedesir

Les passagers de l’aube

Une histoire d’amour sur fond de EMI (expérience de mort imminente).

C’est l’histoire d’un brillant interne en dernière année de médecine, prêt à remettre en cause sa thèse.  L’EMI a été « vécue » par des milliers de patients, voire même des centaines de milliers : film de leur vie, âme qui survole le corps, plénitude et petite lumière…  Mais rien n’est scientifiquement expliqué.

Sujet délicat qui a mené l’auteure à s’appuyer sur un travail documentaire des plus fournis afin de ne pas déraper vers des élucubrations de charlatan.

On imagine bien où tout cela va mener et on n’est pas surpris de la fin. Mais la mise en scène et le jeu des acteurs nous emmènent vers de puissantes émotions. On en sort ébranlé.

Interprétée par Aïda Asgharzadeh (qui joue également dans « la main de Leïla », Julie Cavanna, Mathieu Hornuss, Charles Lelaure

Les passagers de l aube

J’ai hâte d’aimer

Nous avions adoré « l’oublie des anges » et ne sommes pas déçus par j’ai hâte d’aimer. La compagnie interface nous a de nouveau éblouies.

Ça danse, ça symphonise, ça parle, ça théâtralise … Les danses sont magnifiques autant que les voix. La lumière est parfaite. La musique est un ravissement.

Et que nous raconte-t-on ? L’histoire de trois bisons qui aiment une chauve-souris, mais un seul gagnera la belle.

Les paroles sont de Francis Lalanne qui fait également une apparition sur scène.

http://compagnieinterface.ch/

J ai hate d aimer

Je préfère être un Météore

Un seul en scène inclassable, écrit et mis en scène par les très talentueux Paul Jeanson et Romain Cottard.

Dès le début, Sophie de Fürst donne le « la ». « Si je suis ici, ce n’est pas pour faire une petite conférence merdique. »

Face à l’obsession contemporaine du développement de soi, si vous cherchiez à cette conférence des réponses à vos questions, voici : « Aller aux toilettes en écoutant La Callas, libère… Jouer de la guitare avec sa jambe, libère… Vous êtes le centre de la fleur, mais si vous étiez un pétale ? À la fin de la conférence, vous repartirez avec vos questions et une de plus : c’était quoi ça ?

Sophie de Fürst est géante, elle arrive à provoquer un trouble où il n’a pas lieu d’être. On sait que ce spectacle est une idiotie et pourtant on fait tout pour bien capter ce qui est y est dit, des fois qu’on y trouverait la réponse… c’est déroutant, mais tellement bon !

Pour celles et ceux qui ne le savent pas encore, elle incarne, depuis 2015, la lieutenante Emma Tomasi dans la série Profilage.

Je prefere etre meterore

Djobi DjoBach

Notre coup de coeur musical de cette année où Bach est bien traité au piano, mais aussi par un guitariste gipsy et un vendeur de pizza adorant le hip-hop.

Vous retrouverez la Toccata version rumba, la Chaconne à la mode gitane avec un Jean-Sébastien Bach plutôt sympathique et assez ouvert.

4 personnages sont en scène, Bach, un ange Oliver, un gipsy, et un électricien-gardien-vendeur de pizza.

Les musiciens sont mis en scène donnant à ce « concert » une dimension théâtrale très réussie.

www.swinghommes.com

Djobi djoback

De la compagnie « l’envolée lyrique » - La cruche

Nous sommes début 20e siècle, un homme et sa compagne, « une cruche » qu’il ne ménage pas, dit un jour à son meilleur ami : « si tu la veux, ne te gène pas »… Il le prend au mot.

Pièce lyrique, excellemment interprétée, burlesque, très drôle et dynamique. Nous avons passé un très bon moment.

La cruche

De la compagnie « l’envolée lyrique » - The gründe ruban

Nous avions tellement aimé "la cruche" que nous sommes allés voir "The günde ruban".

Traduisez le ruban vert, celui qui entourait les partitions codées de Beethoven pour tenter de faire libérer Vienne des mains de Napoléon. Une comédie lyrique très originale et portée par ses chanteurs-comédiens avec brio. Un ravissement.

http://www.envoleelyrique.fr/

« L'Envolée lyrique a pour but de démocratiser l'art lyrique en restaurant le lien entre théâtre populaire et opéra. Nous créons des spectacles  pluridisciplinaires interprétés par une troupe d’artistes chanteurs-comédiens-instrumentistes animés par l'excellence et le partage. »

The grunde ruban

Vous aimez le classique, voici deux pièces nous avons beaucoup appréciées

 

Le mariage de Figaro - Beaumarchais

Une comédie en costumes d’époque excellemment interprétée et fraiche. (voir l’article http://pont-des-arts.ville-cesson-sevigne.fr/2015/06/le-mariage-de-figaro-jeudi-14-janvier-carre-sevigne/).

Un éloge à la femme et un seigneur qui regrette d’avoir aboli dans son domaine le droit de cuissage…

A ne pas confondre avec les noces de Figaro, l'opéra de Mozart...

Le mariage de figaro

Le Cid - Pierre Corneille

Si bien jouée que l’on en oublie qu’elle est écrite en alexandrins. C’est remarquable.

Cette pièce dont on connaît quelques alexandrins :

  • Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie ! N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? 
  • Nous partîmes cinq cents; mais par un prompt renfort - Nous nous vîmes trois milles en arrivant au port.
  • Rodrigue, as-tu du cœur ?

Vous y retrouverez Alex Bonstein, Stéphane Dauch, Johann Dionet, Manon Gilbert, Kamel Isker (que l’on retrouve dans « la main de Leïla », Maïlis Jeunesse, Didier Lafaye et d’autres comédiens.

http://www.legrenier.asso.fr/spectacle.php?s=le-cid

Le cid
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